- V2-204
- 0+360|CCCLX
- Vailhé, LETTRES, vol.2, p.204
- 1 CONFESSEUR
1 PAUVRETE
1 REFUGE LE
1 RESIDENCES
1 VETEMENT
1 VOYAGES
2 PIEYRE, ADOLPHE
2 TESSAN, JEAN-CHARLES DE
3 NIMES - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 28 septembre 1844.
- 28 sep 1844
- Nîmes,
Ma chère enfant,
Je reçois votre lettre du 24. Quand il ne s’agit que d’écrire un mot, je suis toujours exact. Les obstacles s’aplanissent donc. Dieu en soit béni! Vous ne serez pas précisément mal dans la maison qui, j’espère, vous recevra. Je regrette que vous ne puissiez vous faire une idée de celle que nos pauvres filles quittent, ces jours-ci, et qu’elles ont occupée pendant quatre ans. C’est incroyable qu’elles aient pu y rester. On vous recevra pauvrement, soyez-en sûre. Si la maison n’était pas prête, je vous mettrais à la Providence des petites orphelines, maison dirigée par mon ami intime, M. de Tessan(2). Mais j’aurais peur qu’après avoir vu ce saint homme et avoir commencé par bien vous divertir de son nez infini, des cinquante-deux peaux d’agneau qu’il porte sous sa soutane, du bâton presque aussi long que lui dont il se sert pour défendre contre les chiens la place de ses mollets, vous ne trouvassiez qu’il vaut cent mille fois mieux que moi. On l’a nommé, malgré moi, confesseur de nos Carmélites; elles ne jurent plus que par lui.
Je vais prier Dieu de tout mon coeur, pour que votre voyage soit selon ses vues et que vous et moi nous y accomplissions sa volonté. Mais, pauvre enfant, encore une fois, que venez-vous chercher à Nîmes? Je pense que vous ne serez pas trop scandalisée de mon appartement. Vous pouvez vous y faire conduire, dès votre arrivée.
Adieu, chère enfant. Je veux que ma lettre parte aujourd’hui. Tout à vous.
2. La Providence, fondée sous la Restauration par des dames de la ville, fut ensuite confiée aux religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve. Elle était établie dans une maison communale rue de la Fayence, recevait des secours annuels de la ville et du département et avait obtenu, en 1836, l'autorisation légale.(Voir Pieyre *Op cit*., t. Ier, p. 85.)1. D'après une copie. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. II, p. 457.
2. La Providence, fondée sous la Restauration par des dames de la ville, fut ensuite confiée aux religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve. Elle était établie dans une maison communale rue de la Fayence, recevait des secours annuels de la ville et du département et avait obtenu, en 1836, l'autorisation légale.(Voir Pieyre *Op cit*., t. Ier, p. 85.)