- V2-001
- 0+265|CCLXV
- Vailhé, LETTRES, vol.2, p.1
- 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
1 ESPRIT SACERDOTAL
1 LIVRES
1 MARIAGE
1 MOEURS SACERDOTALES
1 PECHE ORIGINEL
1 PREDICATION
1 PREMIERS RUDIMENTS
1 RECITATION DE L'OFFICE
1 REPAS
2 ALZON, EDMOND D'
2 ALZON, HENRI D'
2 ALZON, MADAME EDMOND D'
2 ALZON, MADAME HENRI D'
2 ASSAS, LES D'
2 BERNAUD, FAMILLE
2 BONNETTY, AUGUSTIN
2 BROSSES, DE
2 BROSSES, MADAME DE
2 FAVENTINE, JEAN-MAURICE DE
2 NEIRAC, MADAME FRANCOIS DE
2 NEIRAC, NATHALIE DE
2 ODON
2 VERNIERES, JACQUES
3 LYON
3 NIMES, HOTEL DU MIDI - A SA SOEUR AUGUSTINE (1).
- ALZON_AUGUSTINE
- jeudi 3 ou 4 mars 1836.
- 3 mar 1836
- [Nîmes],
J’ai reçu ta lettre, il y a deux heures, chère amie. Je l’ai lue; un quart d’heure, après, je suis monté en chaire, j’ai parlé une grande heure; j’en suis descendu, j’ai fait collation et je t’écris. Pour te dire encore quelque chose de ma prédication, tu m’as inspiré une phrase. Je parlais sur le sacerdoce et j’ai dit: On reproche au prêtre de ne pas comprendre les douces émotions et de s’être durci le coeur, parce qu’il a renoncé aux épanchements de la famille. Le prêtre y a renoncé sans doute, mais il les connaît. Il n’a pas une épouse, sans doute, mais n’a-t-il pas une mère? Il n’a pas d’enfants, mais il a une soeur. »
Comment peux-tu te plaindre que je ne t’écris pas? Voilà que j’avais commencé ma lettre, et pendant deux heures j’ai été interrompu. Maintenant je reprends, pour m’interrompre dans un moment encore, car je suis un peu fatigué, j’ai de l’office à dire, et je suis convaincu que demain j’aurai beaucoup plus de choses à te dire que ce soir, où je suis tant soit peu hébété.
Samedi [5 mars].
Ma chère amie, je n’ai pas eu un moment à moi depuis avant-hier, et je ne sais pas trop si on me laissera faire ces quatre lignes. J’attends quelques personnes qui doivent venir se confesser; j’ignore si elles me laisseront le temps de remplir ce papier. Tu ne me dis rien de Bonnetty; véritablement, c’est fort mal à toi. Quand penses-tu que M. Vernières s’en retournera à Lyon? Sais-tu seulement s’il doit y retourner? Ce mystérieux voyageur doit être fort bon dans le salon de ma mère, lorsqu’il y vient quelques personnes(2).
Je ne sais que te dire au sujet de tous tes prétendants. Je te fais mon compliment d’avoir éludé Edmond(3). Odon t’attend, ma chère amie, et pour celui-là je ne vois pas trop comment l’esquiver. Je suis convaincu que tu te fais illusion sur la gaieté de M. de Brosses en l’absence de sa femme. Tu te fais des idées de l’autre monde. Tout ce que je puis te dire, c’est que si tu vois le monde par son mauvais côté, tu te mettras dans l’impossibilité de prendre une détermination. Je voudrais beaucoup que tu fisses un peu plus tes méditations sur le péché originel. Depuis ce malheureux péché, tout homme a plus ou moins de défauts, mais tout le monde en a. Je voudrais bien que tu me dises à qui tu n’en trouves pas.
Mon oncle de Faventine était ici hier(4). Je l’ai aperçu un moment. Je suis allé le voir à l’Hôtel du Midi: il venait d’en partir. Ne penses-tu pas que ce pauvre oncle ferait bien de se fixer à quelque chose? Sa pensée est dans ce moment toute dirigé vers une Histoire de France*:il écrit sans cesse des volumes, et Dieu sait quels volumes!
Pour moi, je ne sais plus écrire. Tu vois comme je griffonne: j’ai perdu ma main. As-tu des nouvelles de la famille Bernaud? Je te prie d’exprimer, de ma part, à Nathalie tout ce que tu pourras imaginer de plus cousinal(5).
J’embrasse mon père et ma mère. Adieu, chère enfant. Quand reviens-tu?
Emmanuel.2. C'est l'ancien professeur du Grand Séminaire de Montpellier, quand l'abbé d'Alzon y commença ses études théologiques.
3. Est-il question d'Edmond d'Alzon, leur cousin? Il épousa, plus tard, Marie de Saint-Germain, et mourut en 1873.
4. Le frère de la vicomtesse d'Alzon; il mourut célibataire au Vigan, le 26 décembre 1850. Son héritage, consistant surtout en biens et immeubles, fut partagé, d'une part, entre la vicomtesse d'Alzon et, d'autre part, les trois enfants de son autre soeur décédée, les d'Assas.
5. Nathalie de Neirac, cousine germaine d'Emmanuel par sa mère, soeur du vicomte d'Alzon.