Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 196.

oct 1868 Nîmes BARAGNON_PIERRE

La décoration de M. Soustelle.

Informations générales
  • PM_XV_196
  • 3427 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 196.
  • Publiée par le *Bulletin international* n°57 du 31 octobre 1868: Photoc. ACR de l'exemplaire de Nîmes, Carré d'Art Bibliothèque, cote 33339; Reproduite par l'*Opinion du Midi* n°2515, du 4 novembre 1868: Photoc. ACR de l'exempl. de la B.N. (Versailles, périodiques). Recherches faites par J.P. Périer-Muzet (1995).
Informations détaillées
  • 1 CARDINAL
    1 CONGREGATIONS ROMAINES
    1 DISTINCTION
    1 HONNEURS
    1 HUMILITE
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SOUSTELLE, FERDINAND
    2 SYLVESTRE, SAINT
    3 NIMES
  • A MONSIEUR PIERRE BARAGNON
  • BARAGNON_PIERRE
  • [Nîmes, octobre 1868](1).
  • oct 1868
  • Nîmes
La lettre

Monsieur,

Il est parfaitement vrai qu’à tort ou à raison, ma conscience m’a fait un devoir d’opposer tous les obstacles possibles à l’expédition du brevet en question, signé depuis un an ou deux. J’ajouterai que je sollicitai à la même époque une décoration semblable pour un de mes amis; mais, quand je sus que M. Soustelle était définitivement décoré, je m’empressai de conjurer l’éminent cardinal auquel je m’étais adressé, de suspendre la demande d’une faveur qui, à mes yeux, perdait considérablement de son prix(2).

Agréeez etc.,

E.D'ALZON.|*vicaire-général*.
Notes et post-scriptum
1. Le 4 novembre, F. Soustelle, directeur-propriétaire de l'*Opinion du Midi*, publie dans son journal le texte du droit de réponse qu'il a adressé "en vertu des dispositions de l'art. 11 de la loi du 23 mars 1822", à Pierre Baragnon, directeur du *Bulletin International* (v. *Lettre* 3362bis). Ce droit de réponse est motivé par une lettre du P. d'Alzon publiée dans le *Bulletin International* du 31 octobre. La lettre du P. d'Alzon était elle-même était une réponse à P. Baragnon qui lui avait demandé s'il était vrai qu'il avait fait obstacle à Rome à l'expédition du brevet conférant à M. Soustelle une décoration pontificale. Et, "pour que nos lecteurs puissent juger en toute connaissance de cause", l'*Opinion du Midi* reproduit aussi le texte de la lettre du P. d'Alzon à P. Baragnon. C'est lui que nous reproduisons ici, mais il fut découvert trop tard pour figurer dans l'édition des lettres du P. d'Alzon (tome VII, 1994).
2. Texte du droit de réponse de Soustelle:
"Monsieur,
Le R.P. d'Alzon vous a fait l'honneur de vous écrire, à mon sujet, une lettre que reproduit le dernier numéro du *Bulletin International*.
Veuillez, s'il vous plaît, être auprès de ce digne ecclésiastique, l'interprète de mes remerciements bien sincères pour son tact et sa modestie, deux qualités qui lui furent toujours familières. Par excès de délicatesse sans doute et par respect pour la vérité il a tenu à bien constater en public que depuis longtemps il a perdu toute influence et tout crédit auprès de la cour romaine. Aveu plein d'abnégation et de grandeur d'âme! Acte d'humilité vraiment chrétienne dont je suis heureux, pour ma part, de lui avoir fourni l'occasion!
C'est, en effet, en dépit de toutes ses résistances et malgré les obstacles par lui soulevés pendant près de deux années, qu'après un examen des plus attentifs et des plus minutieux, Sa Sainteté Pie IX a daigné me nommer chevalier de l'ordre de Saint-Sylvestre.
Il est cependant un point essentiel que le Révérend Père a oublié de mentionner dans son récit; c'est qu'en cette circonstance j'avais auprès du Saint-Siège *la recommandation et l'appui de Mgr Plantier*, l'illustre et bien aimé évêque de Nîmes. M. d'Alzon regrette déjà cette réticence involontaire, j'en suis convaincu, car il est de ceux dont on ne peut suspecter ni l'à-propos ni la bonne foi, et qui savent trop bien respecter leur ministère de douceur et de conciliation pour jamais essayer de DECHIRER quelqu'un de leurs mains pieuses.
Veuillez, Monsieur, agréer l'assurance de ma haute considération.
F. Soustelle."