DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 103

• DR12_103
• 5924
• DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 103
• Orig. ms. Famille G. de Malbosc à Berrias (Ardèche), Corresp. d'Alzon n°49; Photoc. ACR, DT 298; Transcription de J.P. Périer-Muzet.

• 1 EVEQUE
  1 FAMILLE
  1 FLEURS
  1 INTELLIGENCE
  1 INTEMPERIES
  1 SAINT-ESPRIT
  1 SANTE
  1 TRAVAIL DE L'ETUDE
  1 VOLONTE
  1 VOLONTE DE DIEU
  2 BONNET, JOSEPH-M.-FREDERIC
  2 MALBOSC, FRANCOISE DE
  2 MALBOSC, PAULIN DE
  2 MAUPAS, PIETRO
  2 MIHALOVITZ, JOSEPH
  2 PIE IX
  3 DALMATIE
  3 NIMES
  3 ROME
  3 VIVIERS
  3 ZAGREB
  3 ZAKOMIR
  3 ZARA
• A MADAME PAULIN DE MALBOSC
• MALBOSC_MADAME
• Rome, 31 mai [18]77.
• 31 may 1877
• Rome

Je ne vous dirai qu’un tout petit mot, ma chère cousine. Ce que devient mon temps, je l’ignore; il m’échappe à travers les doigts et quand je crois en avoir, je n’en ai plus. Le climat de Rome commence à devenir énervant. Il y faut une triple volonté quand les chaleurs s’y mettent pour faire quoi que ce soit. Je vous félicite de l’évêque qui vous paît.Dieu vous le garde longtemps! Car la graine d’évêques devient rare, plus qu’on ne peut le supposer(1).

Ce que vous me dites de Françoise ne me surprend pas. Quelle délicate petite fleur! Si Dieu la veut, évidemment il la veut à sa façon. Nous n’avons eu rien de particulier avant mon départ, elle ne m’a pas fait de nouvelle ouverture. Mais il faut la laisser pousser toute seule à la fantaisie de l’Esprit.

Et vous, chère cousine, que devenez-vous? Vous êtes très aimable de me parler des vôtres, ne pourriez-vous me donner un peu de vos nouvelles? Je suis à Rome pour 10 à 12 jours encore, puis je retournerai vers les belles chaleurs de Nîmes. Ici elles n’ont guère commencé pour moi qu’hier ou avant-hier et encore c’est parfaitement tolérable, un peu énervant.

Le pape a des jours de haut et de bas, les jambes commencent à lui refuser leur service, mais il a parfaitement sa tête, et pas plus tard qu’hier, il a improvisé dans une audience un cardinal croate, l’évêque de Zara ou celui de Zakomir(2). Ne croyez-vous pas que vos filles commencent à en savoir assez, du moins les plus grandes? Que je les plains d’avoir à étudier! Moi je trouve que ma science devient suffisante, et je crois que quand on veut, on acquiert bien vite ce qu’il est nécessaire de connaître. J’estime bien plus la bonne habitude de se mettre toute sa vie chaque jour quelque chose dans son intelligence.

Adieu, chère cousine, mille choses à Paulin et à votre peuple. Il me manquera quelque chose à Nîmes quand je ne le retrouverai pas. Bien affectueusement à vous. Un vieux cousin.