- DR13_090
- 6667
- DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 90
- Orig.ms. ACR, AJ 376; D'A., T.D. 32, n. 376, p. 374-376.
- 1 ACHAT DE TERRAINS
1 BAVARDAGES
1 BONTE
1 BULGARES
1 CALOMNIE
1 CLOTURE
1 CONFESSEUR
1 MISSION DE RUSSIE
1 OBLATES
1 POLONAIS
1 RELIGIEUSES
1 RELIGIEUX
1 RUSSES
1 SEVERITE
1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
2 BRZESKA, THOMAS
2 CHILIER, JACQUES
2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
2 IZVOROV, NIL
2 NICETAS, STEPHAN
3 ANDRINOPLE
3 FRANCE
3 PARIS
3 RUSSIE
3 SOFIA
3 SOUADJAK - AU PERE VICTORIN GALABERT
- GALABERT Victorin aa
- Paris, 17 avril 1879.
- 17 apr 1879
- Paris
Mon bien cher ami,
Je reçois à Paris votre lettre du 9 avril. Il m’est évident que ce qui est arrivé devait arriver. A vrai dire, si le pope Nicétas ne peut réussir à Andrinople, on pourra le transporter ailleurs. Vous auriez aussi bien fait de laisser les Soeurs venir se confesser à vous; vous n’auriez pas eu la lettre de Mgr Grasselli qu’il me semblait facile de prévoir, après tous les atermoiements italiens et polonais de ces braves gens-là(1). Je ne tenais qu’au pope Stéphane; mais il pourra profiter du Jubilé pour quitter sa Congrégation, ainsi qu’un certain nombre de ses religieuses(2). J’avais cru qu’avec ces deux couvents on pourrait refaire un noyau pour la Russie(3). Peut-être vaut-il mieux faire quelque chose à tout nouveau? Quant [aux] Polonais, qu’il n’en soit plus question.
Je suis bien aise que vous voyez enfin le temps que vous avez perdu en écoutant le bavardage des Soeurs, et que vous acceptiez la nécessité de les mener plus rondement. On en perdra une ou deux, les autres marcheront plus ferme, et si vous aviez agi ainsi plus tôt, beaucoup de temps n’eût pas été perdu par elles et par vous. Vous voyez aussi l’inconvénient de ne pas assez réfléchir sur les sujets qu’on appuie. La Propagande a choisi Mgr Nil sur votre jugement. Dieu veuille vous faire profiter de cette expérience. Vous voyez l’inconvénient d’être trop bon papa.
Quant à Sofia, vous pouvez y mettre le Fr. Jacques; mais malgré un beau noviciat, nous n’avons pas de religieux à vous envoyer, résolus que nous sommes de ne les envoyer que parfaitement formés. Vous me parlez d’acheter une maison à Andrinople; moi, je croyais que [vous] vouliez acheter des terrains pour cultiver et faire une fondation indépendante. Je tiens peu à ce que vous preniez trop pied à Andrinople, avec les dispositions du nouvel évêque. Je tiens surtout, et d’une manière très absolue, que la même maison ne serve pas aux religieux et aux religieuses. A cet égard vous me trouverez intraitable. Croyez que bien de vos misères viennent vraiment de là, et que le P. Thomas vous a nui à Rome surtout par des calomnies, dont le prétexte, faux sans doute, était votre passage d’une communauté dans l’autre.
Avançons tant que nous le pourrons du côté des Russes, où les Polonais n’iront pas nous chercher. Avançons avec prudence, mais avançons avec suite. N’ayons pas peur des Russes, et, quant aux Bulgares, apprenons-leur surtout le français.
Ici je crois que nous pourrons avoir une crise; je crois qu’elle sera de peu de durée, et je crois que nous marchons à un triomphe, sinon de la France, du moins de l’Eglise.
Adieu, mon cher ami. Tout vôtre en Notre-Seigneur.
E.D'ALZON.2. Puisque par la faute de Mgr Nil, ses monastères sont devenus ingouvernables. - Le ms a bien religieu*ses*.
3. Voir *Lettre* 5998, 5°.