- DR12_586
- 6475
- DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 586
- Orig.ms. ACR, AD 1772; D'A., T.D. 24, n. 1313, pp. 79-80.
- 1 AMITIE
1 AMOUR DU PAPE
1 ARCHEVEQUE
1 ARMEE
1 AUTORITE PAPALE
1 CARDINAL
1 CATHOLIQUE
1 CONCILE DU VATICAN
1 DEVOIRS DE CHRETIENS
1 ESPAGNOLS
1 INTEMPERIES
1 LIBERALISME CATHOLIQUE
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 MAUX PRESENTS
1 MORT
1 PENITENCES
1 PLANS D'ACTION
1 PROFESSEURS D'UNIVERSITE
1 RECONNAISSANCE
1 REVOLUTION ADVERSAIRE
1 SAINT-SIEGE
1 SAINTETE
1 VICAIRE GENERAL
1 VIE DE PRIERE
1 VIN
1 VOL
2 BESSON, LOUIS
2 BRICHET, HENRI
2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
2 DUPANLOUP, FELIX
2 FRANCHI, ALESSANDRO
2 LEON XIII
2 LLUCH Y GARRIGA, JOACHIM
2 MERCURELLI, FRANCESCO
2 NINA, LORENZO
2 VAN DEN BRANDEN DE REETH, VICTOR
3 BARCELONE
3 MALAGA
3 ROME
3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
3 SALAMANQUE
3 SEVILLE - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Lavagnac, 15 octobre [18]78.
- 15 oct 1878
- Lavagnac
Ma chère fille,
J’avais tout le temps de vous écrire et je ne l’ai pas fait, parce que je ne savais pas votre adresse. Je m’aperçois que je puis la faire mettre par la Mère M.-Gabrielle, et je lui envoie ces quelques lignes.
Je vous remercie des démarches que vous faites faire auprès de l’archevêque de Séville. Je l’ai connu à Rome, mais je savais seulement qu’il avait quitté Barcelone(1). C’est un homme de grande valeur et très saint. Il est Carme, si je ne me trompe; il avait été professeur dans une université. Je suis enchanté que la maison de Malaga aille bien. Je n’ose pas vous demander de trouver quelque catholique du pays qui voulût offrir au Pape de son vin. Mgr Van den Branden, l’échanson du Pape, m’en a demandé; mais il ne faut pas l’adresser au Vatican, on le vole à la douane; il faut l’envoyer au P. Brichet, Séminaire français, pour Mgr Van den Branden.
Je ne puis concevoir ce qui fait dire que le Pape était favorable à Mgr Dupanloup. Franchi avait signifié qu’il ne serait jamais cardinal, et avec Nina c’eût été bien autre chose. Enfin, ce pauvre évêque est mort. Le catholicisme libéral mourra-t-il avec lui? J’en doute; pourtant il me semble que bien des yeux s’ouvrent, et que les événements démontrent l’inanité de la fausse position prise par des hommes, qui, somme toute, voulaient en savoir plus que l’Eglise.
Si vous me demandez mon avis [sur] la situation présente, je vous avouerai que, pour quelque temps, je ne pense pas qu’il y ait rien à faire qu’à voir venir et à se garer de la crise imminente. Lutter contre elle serait folie. Il vaut mieux la laisser s’écouler comme une inondation, en se garant le plus possible. Les chrétiens n’ont qu’un devoir à remplir, celui de la prière redoublée et de la pénitence. Les armes que Dieu leur mettra aux mains sont les seules efficaces en ce moment. Plus tard, ils verront à nouveau; mais pour aujourd’hui, ils n’ont qu’à prier.
Vous ne sauriez croire la lutte qu’il m’a fallu livrer pour maintenir ma démission. On a écrit [à] Mercurelli, pour me faire ordonner par le Pape de rester. J’ai répondu que j’obéirais au Pape, à condition que j’enverrais un Mémoire sur les vrais motifs de ma retraite, et Mercurelli s’est hâté de m’approuver. J’ai reçu une lettre de l’évêque, avant-hier encore, pleine d’affection; mais je ne m’y laisse plus prendre. Trois [ans] d’expérience m’ont appris ce que cela vaut.
Adieu, ma chère fille. Bien vôtre en Notre-Seigneur.
E.D'ALZON.