- DR12_415
- 6276
- DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 415
- Orig.ms. ACR, AH 162; D'A., T.D. 28, n. 511, pp. 124-125.
- 1 ARCHEOLOGIE CHRETIENNE
1 CHAIRE
1 CHANOINES
1 COLLEGES
1 CREANCES A PAYER
1 CRYPTE
1 EDIFICE DU CULTE
1 EXTERNES
1 ICONOGRAPHIE CHRETIENNE
1 ITALIENS
1 MOEURS ACTUELLES
1 NATIONALITE
1 PARTI
1 POLEMIQUE
1 POLITIQUE
1 PUBLICATIONS
1 REPUBLICAINS
1 REPUBLIQUE
1 ROYALISTES
1 RUSSES
1 SALUT DES AMES
1 SCANDALE
1 VETEMENT
1 VIN
2 ARMELLINI, MARIANO
2 BRICHET, HENRI
2 CROSTAROSA, PIETRO
2 GAMBETTA, LEON
2 GUIDI, JEAN-BAPTISTE
2 JOURDAN, CESAR-VICTOR
2 LASSERRE, HENRI
2 PIERRE, SAINT
2 VEUILLOT, LOUIS
3 ALPES
3 BELGIQUE
3 FLORENCE
3 ITALIE
3 LOMBARDIE
3 LOURDES
3 MARSEILLE
3 NAPLES
3 PIEMONT
3 ROME, BASILIQUE SAINTE-MARIE MAJEURE
3 ROME, COLLEGE ROMAIN
3 RUSSIE
3 SICILE
3 TARBES
3 TOSCANE
3 VENETIE - AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
- BAILLY_VINCENT de Paul aa
- Rome, 2 avril [18]78.
- 2 apr 1878
- Rome
- *Mon Révérend Père*
*Le Père Vincent de Paul Bailly*
*8, rue François Ier. Paris.*
Vous êtes si charmant que vous inspirez toujours. Je viens de jeter à la poste une lettre pour vous, et vite, vite, vite, j’en refais une autre. Puisque vous négligez la politique(1), je vais vous envoyer la dissertation d’Armellini sur la crypte, où était la première chaire de saint Pierre. Il est étonnant qu’elle n’ait pas été découverte plus tôt. Enfin tout cela est merveilleux. Après que vous aurez fait un long article, vous aurez une lettre de moi commentant votre dissertation.
Et puis prenez la Russie. Vous aurez des gravures en masse sur les églises, costumes, points de vue, scènes de moeurs, et vous direz bien des choses qui pousseront les gens à prier pour la conversion des Russes. C’est ce que je veux. Et à ce sujet, envoyez votre Pèlerin à Mgr Crosta-Rosa, chanoine de Sainte-Marie Majeure, via d’Ara Coeli, n° 3, Rome. C’est un des rares hommes d’action de Rome. A la fermeture des classes au Collège romain, il a fondé un collège, où il a 300 externes, et c’est sous sa vigne que se trouve la première chaire de saint Pierre.
Ce que dit l’abbé Guidi me semble très vrai. L’unité de l’Italie est moins que faite. A son retour de Rome, Gambetta a donné une audience à Marseille à quelques personnes et leur a dit: « Ce qui est le plus à redouter c’est que la république se fasse au-delà des Alpes. Les partis ne sont que des nationalités. Au lieu de royalistes, républicains, etc., vous avez des Piémontais, des Lombards, des Vénitiens, des Toscans, des Florentins, des Romains, des Siciliens et des Napolitains. Tout cela se dissoudra dès la première proclamation d’une république ».
Revenons, comme vous le dites, à nos moutons. Vous parlez d’aller en Belgique ou ailleurs. Vous ne le pourrez pas, on vous arrêtera à la frontière. C’est ce qui a empêché Veuillot, quand l’Univers fut supprimé, d’aller continuer en Belgique.
Je quitte le P. Brichet, qui s’était chargé de savoir si l’évêque de Tarbes voulait faire quelque chose contre Lasserre. Il en a profité pour lui parler de mon désir de pousser Lasserre à ne pas faire de scandale. Là-dessus l’évêque de Tarbes lui a dit qu’il y a deux ans un gros homme se présenta chez lui demandant grossièrement l’abonnement au Pèlerin, que cette année il avait reçu une lettre, où on le menaçait de faire des frais s’il ne payait pas. J’avoue que le procédé, s’il est vrai, envers un évêque, et surtout l’évêque de Lourdes, me paraît fort. Il affirme le fait. Reste à savoir à qui il faut l’attribuer. Le P. Brichet a rejeté la faute sur un caissier malappris, mais c’est désagréable. Donnez vos ordres.
Adieu, et tout à vous.
E.D'ALZON.