DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 359

9 mar 1878 Rome PICARD François aa

Une maison à Rome – Je n’ai pas encore eu mon audience – La note demandée à la supérieure générale – Mercurelli – La bonne façon d’agir – Sujets pour une éventuelle réunion à Paris

Informations générales
  • DR12_359
  • 6218
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 359
  • Orig.ms. ACR, AF 249; D'A., T.D. 26, n. 632, pp. 203-204.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CARDINAL
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONSEIL DU GENERAL
    1 CONVERSATIONS
    1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 GENEROSITE
    1 GRAVITE
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 PARTI
    1 PEUPLE
    1 PEUPLES DU MONDE
    1 PLANS D'ACTION
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 RUSE
    1 SCOLASTICATS
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CHIGI, FLAVIO
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LEON XIII
    2 MANNING, HENRY-EDWARD
    2 MERCURELLI, FRANCESCO
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 SACCONI, CARLO
    3 ANGLETERRE
    3 PARIS
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Rome, 9 mars 1878.
  • 9 mar 1878
  • Rome
La lettre

Mon bien cher ami,

Vous ai-je dit que j’avais vu le cardinal Chigi, lequel m’exhorte puissamment à établir une de nos maisons à Rome? Il pense que ce serait le moment. Je n’ai pas encore eu mon audience du Pape, parce qu’on m’a engagé à attendre que la foule fût un peu passée. Ainsi ai-je fait. Mais j’ai prié le cardinal Chigi de dire un mot de moi au Pape. Je le demanderai aussi à Howard, qui est très bien avec lui, à Sacconi. Je l’ai aussi demandé au cardinal Manning, qui nous est toujours très dévoué.

La supérieure générale ne m’envoie pas la note que je lui ai demandée pour la Propagande. Elle a tort de ne pas me laisser le choix du moment que je trouverai le plus opportun pour la bien servir.

Mercurelli continue son service auprès du Pape, mais il va être fait cardinal(1). Tout le monde le dit, et il me l’a donné à entendre. Dans ce cas, ne serait-ce pas l’homme que nous cherchons? Je le crois entièrement en dehors de tout tripotage, de toute intrigue, de tout parti politique. Il n’a qu’un but, comme nous, le triomphe de l’Eglise. Du reste, plus je vais, plus je vois que l’essentiel n’est pas d’agir en secret, mais d’agir à temps et d’être toujours prêt à mettre en avant toute bonne idée. Que l’on corresponde avec quelques hommes dans les divers pays, rien [de] mieux, à condition que l’on fera chacun de son côté ce que l’on pourra pour atteindre le même but, avec des moyens différents selon les pays. Est-ce qu’en Angleterre on a besoin de parler de la liberté d’enseignement? Peut-être toutefois serait-il utile d’avoir une réunion internationale de quelques hommes? Mais qui les connaît? Voilà le travail que peut-être il faudrait faire. Question très grave, car il faudrait examiner s’il ne vaudrait pas mieux prendre ces hommes un à un. Ah! si nous pouvions faire des voyages!

Je me reproche ici quelquefois de ne pas sortir assez et de trop rester dans mon coin, et, d’autre part, que de courses inutiles auxquelles il faut s’exposer, si l’on veut faire quelque chose par les conversations! Quant au Pèlerin, je reviens à mes moutons, je le crois capable de faire un bien immense. Son genre plus sérieux a-t-il diminué les abonnés? Je serais bien aise de le savoir.

Adieu, cher ami. Bien vôtre du fond du coeur.

E.D’ALZON.

Le Père Emmanuel me parle de la possibilité d’une réunion à Paris, au mois de septembre. Si cette année n’est pas une année de révolution, je ne demande pas mieux. Préparez les sujets à discuter. Je propose:

1° Question d’une maison à Rome;

2° Quand y mettre les études?

3° Quelles améliorations aux alumnats?

4° De l’action intime de la Congrégation.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. L'avènement de Léon XIII ne semble pas avoir entraîné de changement notable dans la position de Mgr Mercurelli qui, contrairement à ce que tout le monde pensait, ne fut pas promu au cardinalat.