DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 215

14 oct 1877 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Un bon débarras – Petites misères.

Informations générales
  • DR12_215
  • 6052
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 215
  • Orig.ms. ACR, AD 1748; D'A., T.D. 24, n. 1279, pp. 51-52.
Informations détaillées
  • 1 ARMEE
    1 BONHEUR
    1 CALOMNIE
    1 CONVERSATIONS
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 MALADES
    1 MALADIES MENTALES
    1 PAIX DE L'AME
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 REPOS
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOLOT, MADAME
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 GAZAGNE, MARIE-CLAIRE
    2 HUMMEL
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 MEJEAN, MADEMOISELLE
    2 MILLERET, LOUIS
    2 MILLERET, MARGUERITE
    2 MILLERET, RENE
    2 NICHOLSON, MARIE-MARTHA
    2 ROBERNIER, MARIE-CHARLOTTE DE
    2 VALENTINE, MADEMOISELLE
    2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 MONTPELLIER
    3 NICE
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes], dimanche 14 [octobre 1877].
  • 14 oct 1877
  • Nîmes
La lettre

Ah! ma fille, quel bonheur que Soeur M.-Charlotte ait vidé le plancher! Si à Nîmes j’avais voulu recevoir tout son fiel contre vous, j’eusse été tout pour elle; mais je vis le coup, je le prévins bien vite. Rassurez-vous, elle est folle, et vous êtes tout bonnement débarrassée d’une folle. Prions pour elle et soyons bien contents.

Je ne suis pas allé au prieuré depuis deux jours, j’ai été un peu souffrant. Mais immédiatement après ma dernière visite, arriva le soir Soeur Martha avec la disposition d’emmener Soeur Jeanne-Emmanuel à Nice. Celle-ci m’a demandé. J’ai fait dire que j’étais souffrant et que je tâcherais d’y aller aujourd’hui. Soeur Jeanne et Soeur Charlotte n’eussent pu vivre ensemble, et ce n’eût pas été la faute de Soeur Jeanne. Que voulez-vous? Ce n’est pas vous qui renvoyez une pauvre insensée, elle décampe. Bon débarras! Soeur Jeanne ira plus aisément à Nice et y aura la paix.

Mère M.-Gabrielle m’a appris que le frère de Soeur M.-Paul ne venait pas à Nîmes. Je me suis contenté de répondre: « Dans ce cas que René(1) ne vienne ni manger, ni fumer, ni boire, ni chanter au prieuré ». Elle me l’a promis.

J’ai préféré vous envoyer la lettre de Valentine, mais si vous m’en croyez, vous ne chercherez pas à faire davantage le jour(2). Il y aura des témoins pénibles comme Marie-Claire, qui pourra dire bien des choses quand on l’interrogera. Qu’on fasse parler Mlle Méjean; elle est à Montpellier. En tout ceci je ne cherche que ce qui vous intéresse, car je préfère ne pas m’en mêler. Vous savez que je n’ai agi que d’après les renseignements fournis par vous, et si en m’en servant j’ai vu de si tristes choses, j’en ai été désolé. Vous savez si en pareille matière je suis curieux! Vous pouvez faire parler Mme Bolot (Marthe de la Chadenède), et en général les personnes sérieuses qui ont été à Lamalou. Une fois ces indications fournies, je crois que le silence est le meilleur parti.

Adieu, ma chère fille. Je suis un peu souffrant, et si cela dure, je devrais aller me reposer un peu hors de Nîmes.

Mille fois vôtre.

E.D’ALZON.

Voudriez-vous faire remettre le billet ci-joint au Père Vincent de Paul? Cela ne presse pas.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. René Milleret. Mère Marie-Eugénie avait écrit le 28 septembre que le frère de Sr Marie-Paul était officier d'artillerie en garnison à Nîmes dans le régiment où son neveu était assigné. René n'est pas son neveu mais son demi-frère. Pourtant il s'agit bien de lui.
2. Sur les reproches faits à Guitta, nièce de Mère Marie-Eugénie, fille de son frère Louis.