- DR11_073
- 5271
- DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 73
- Orig.ms. ACR, AD 1683; D'A., T.D.24, n.1202, pp.232-233.
- 1 AMITIE
1 ANTIPATHIES
1 CLERGE
1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
1 CONTRARIETES
1 CRITIQUES
1 ERECTION DE MAISON
1 EVEQUE
1 JUGEMENT DERNIER
1 MALADES
1 MORT
1 PENSEE
1 PERSECUTIONS
1 PLANS D'ACTION
1 PRIERE POUR L'EGLISE
1 RELIGIEUSES
1 RESSOURCES FINANCIERES
1 RESSOURCES MATERIELLES
1 SOUFFRANCE
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 VOIE UNITIVE
2 BERNARD, MARIE DE CHANTAL
2 BOISSON, MARIE-CLEMENTINE DE
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 GUIRAUD, MARIE-VERONIQUE
2 MAUVISE, MARIE DU CHRIST DE
2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
2 ROGIER, MARIE-ADRIENNE
3 ESPAGNE
3 MONTPELLIER - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, 10 avril [18]75.
- 10 apr 1875
- Nîmes
Ma chère fille,
Vous me demandez mon opinion, je vous la dis. Elle vous fait souffrir(1). N’eus-je pas mieux fait de me taire? Je comprends votre embarras, mais écartons de suite une objection. Vous souffrez, dites-vous, de ce que je vous parle des ressources que vous trouverez à Montpellier; mais pour une fondation il faut deux choses, des personnes et de l’argent. Si donc je vous parle écus, c’est que j’examine un des côtés des fondations, et je vous avoue que je ne vois pas ce qui peut vous blesser en cela. Quant à Soeur Marie du Christ, établissez que je ne fais aucun reproche à cette pauvre fille, j’établis seulement un fait dont je vous rends compte, parce que vous me le demandez, et ce fait peut être certainement modifié.
M. de Cabrières sait l’antipathie que Soeur M.-Adrienne a toujours eue pour lui. Mais est-ce votre faute, si vous l’ignoriez? Pour moi, je ne l’ai connue qu’il y a très peu de jours. Du reste, la pauvre Soeur M. de Chantal réussit peu; la seule qui aille c’est Soeur M.-Clémentine, que sa mère trouve très bien portante et qui ravit tout le monde. La Mère Marie du Christ est parfaite, je l’aime beaucoup. Si quelqu’un doit lui parler de la petite opposition qu’elle accueille, j’aime autant que ce soit moi.
Maintenant, que vous soyez bien embarrassée, je le comprends et je vous plains de toute mon âme. Croyez que j’ai des embarras semblables, non moins grands, et je ne sais comment m’en tirer. Il est tout simple que vous ayez les vôtres. Il est étonnant que tout le monde doive être malade dans une maison occupée par 35 locataires, qui ont eu tant de peine à décamper. Mais vous connaissez Soeur M.-Adrienne. Qu’après cela je vous souhaite une autre maison, rien de plus certain. Que je regrette la position de la maison actuelle quand vous la quitterez, rien de plus certain encore. Il faudrait au même endroit un emplacement convenable.
Je ne connais pas la famille de Soeur M.-Véronique, je n’en puis rien dire, mais je la suppose très bien d’après des ouï-dire. Ah! que vous avez raison! La mort est devant nous; pensons-y et agissons, non seulement en vue de notre jugement, mais aussi par un sentiment plus doux, le désir de transformer tous nos sentiments en ceux de Notre-Seigneur. Inutile de vous dire que je suis désolé de la peine que je puis vous faire, malgré toute mon affection. En vieillissant je deviens détestable; plantez-moi là, ce sera le meilleur.
E.D’ALZON.
En relisant je vois que je vous invite à me planter là. Je vous préviens que je serais fort attrapé, si vous suiviez mon conseil. Croyez-moi, disputons-nous quelquefois, mais restons toujours ce que nous sommes depuis trente ans.
J’ai appris avec bonheur que la Mère Thérèse-Emmanuel allait mieux. J’ai encore quelque chose à vous dire, mais cela m’échappe. On m’interrompt pour me parler des persécutions du clergé d’Espagne; c’est déplorable. Prions pour l’Eglise et offrons ce que nous nous faisons souffrir entre nous. Quel triste père vous êtes allée chercher!
E.D'ALZON