DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 228

11 apr 1874 Paris OBLATES_NIMES

La mort de Soeur Elisabeth.

Informations générales
  • DR10_228
  • 5009
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 228
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 422; D'A., T.D.30, n.432, pp.242-243; QUENARD, pp.234-235.
Informations détaillées
  • 1 MORT
    1 OBLATES
    1 VOIE UNITIVE
    2 CARRETON, ELISABETH
  • AUX OBLATES DE L'ASSOMPTION, A NIMES
  • OBLATES_NIMES
  • Paris, 11 avril [18]74.
  • 11 apr 1874
  • Paris
La lettre

L’heure de la poste est passée ce soir, mes chères filles, je veux pourtant vous dire toute la part que je prends à votre douleur. Soeur Elisabeth était une soeur pour vous; pour moi, elle était une fille bien tendrement aimée. A mesure que Dieu semblait vouloir la reprendre, je m’attachais davantage à elle, non pour la retenir, mais pour l’aider à prendre son vol vers le ciel. Elle n’a pas regretté la terre. Loin de là! Elle pensait à Dieu comme au lieu du repos. J’ai dit ce matin la messe à son intention, mais je ne puis croire qu’elle reste bien longtemps en purgatoire. Il paraît que Dieu lui a évité les horreurs de l’agonie. Tant mieux! Elle a pu aimer Dieu sur la terre jusqu’au dernier moment et acquérir des mérites jusqu’à son dernier soupir. Je craignais bien de ne plus la revoir, et ça été pour moi un regret de ne pas l’assister à ce passage toujours redoutable.

Mais vous, mes chères filles, quand votre douleur sera calmée, quelles conséquences tirerez-vous d’une pareille perte? Etes-vous prêtes à paraître devant Dieu? Etes-vous disposées à regarder plus sérieusement du côté du ciel? Etes-vous dans l’inébranlable résolution de prendre vos devoirs plus énergiquement, et comprendrez-vous, en face de cette tombe à peine refermée, que Dieu vous demande une vie bien autrement parfaite que celle que vous avez menée jusqu’à présent?

Redoublez d’efforts, je vous en conjure. Regardez au fond de vos âmes, expulsez-en tout ce qui ne plaît pas à votre époux, et donnez-vous sans réserve à l’accomplissement de votre vocation.

A bientôt, mes chères filles, avec le désir de vous retrouver bien saintes.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum