- DR10_189
- 4963
- DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 189
- Orig.ms. ACR, AD 1658; D'A., T.D.24, n.1173, pp.205-206.
- 1 ALUMNATS
1 CLERGE PAROISSIAL
1 CLERGE SECULIER
1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
1 GUERRE
1 MALADIES
1 PAROISSE
1 PRETRE
1 RELIGIEUX
1 SANTE
1 SOUCIS D'ARGENT
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 DEGUY, GEORGES
2 DEROUDHILE, MARIE-SERAPHINE
2 FERRET, JULES
2 HULST, MAURICE D'
2 PICARD, FRANCOIS
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
3 NIMES
3 PRUSSE - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, le 12 février 1874.
- 12 feb 1874
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Moi aussi, ma chère fille, je suis en retard avec vous, mais j’ai eu quelques névralgies, dont les intervalles me laissent un peu endormi. On devient vieux.
M. d’Hulst a raison, si l’on considère que nous faisons ordonner des sujets incapables d’être prêtres de paroisse(1); mais si on les fait ordonner pour qu’ils soient religieux, M. d’Hulst a tort de les accepter sans prendre des renseignements, et il charge sa conscience des pouvoirs qu’il leur donne. Quant à moi, je suis bien aise qu’il ait pris Jules; il en portera plus tard le paquet. Se fâcher de ce que nos sujets ne font pas pour les paroisses, c’est se fâcher qu’un artilleur ne connaisse pas le service de la ligne. A chacun sa préparation.
Je voudrais bien que le P. Hippolyte pût vous envoyer les 10.000 fr. que je vous ai annoncés, mais c’est un peu difficile. Le vin ne se retire pas et nous sommes à la merci des marchands. Mais en ceci il n’y a pas de notre faute. Nous prierons pour vos Soeurs malades. Le P. Picard m’assure qu’il se soigne. J’ai un charmant petit économe qui m’inquiète bien, Frère Georges. Il peut bien succomber d’un moment à l’autre à une maladie de coeur.
Veuillez remercier la Mère M.-Séraphine de ce qu’elle fait pour les alumnats: c’est bien une des oeuvres les plus importantes auxquelles on puisse se dévouer. Ici on ne sait que croire sur l’avenir. Vous m’avez épouvanté avec les dires de votre femme de ministre, j’espère que cela se réduira à peu de chose(2). Je ne puis croire qu’à moins de folie la Prusse nous déclare la guerre, mais il importe de beaucoup prier pour que Dieu nous traite miséricordieusement, car nous sommes bien loin de nous convertir.
Adieu, ma chère fille. Ma tête me fait souffrir et j’ai bien à faire. Bien vôtre en Notre-Seigneur.
E.D’ALZON.
Je compte quitter Nîmes le soir du sacre de Mgr de Cabrières, ravi de son sort.
Madame la supérieure générale de l’Assomption.
E.D'ALZON2. Dans une lettre datant déjà de deux semaines (28 janvier), Mère M.-Eugénie disait que, d'après une épouse de ministre, la Prusse faisait toujours un *casus belli* de ce que le gouvernement ne voulait pas traduire Mgr Plantier devant le Conseil d'Etat (v. *Lettre* 4945, n.3). On aurait peut-être la guerre avant huit jours...