DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 72

• DR10_072
• 4827
• DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 72
• Orig.ms. ACR, AL 43; D'A., T.D.34, n.42, pp.175-176.

• 1 FONCTIONNAIRES
  1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
  2 ALAUZIER, COMTE D'
  2 ANGLEVIEL, ULYSSE
  2 BARAGNON
  2 CHAMPVANS, JEAN-CHRYSOGONE DE
  2 DEMIANS, GABRIEL
  2 HILAIRE
  2 LAJUDIE, CHARLES DE
  2 MICHAELIS
  2 PANSIER, RAYMOND
  2 PELON, JUGE
  2 PETIT DE
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  2 PORTALES, CLAUDE
  2 THIERS, ADOLPHE
  3 GALLARGUES-LE-MONTUEUX
  3 NIMES
  3 VIGAN, LE
• A MONSIEUR NUMA BARAGNON
• BARAGNON_NUMA
• Le Vigan, 9 juillet [18]73.
• 9 jul 1873
• Le Vigan

Mon cher ami,

Il y a quelque temps, M. de Champvans me fit écrire, de son cabinet, un télégramme à vous adressé, où je disais que je consentais à avoir un sous-préfet protestant au Vigan, pourvu que nous eussions au tribunal, au lieu de deux protestants et un catholique, deux catholiques et un protestant. Arrivé depuis quelques jours au Vigan, je trouve la combinaison excellente. Il faudrait promouvoir Pelon, qui, pour l’éducation de ses enfants, veut une grande ville, et faire nommer juge d’instruction Lajudie, qui le mérite par la manière dont il s’est dévoué à être maire du Vigan.

Mgr préfère un sous-préfet catholique. Je réponds, les sous-préfets partent, les juges restent. Or, avec un sous-préfet comme M. de Petit, nous avons la chance de nous rallier une foule de ces protestants honteux qui penchaient pour Thiers et qui voteront pour les hommes d’ordre, derrière un sous-préfet protestant. Avec un juge d’instruction comme Lajudie, les catholiques seront affranchis d’un certain nombre de lâchetés, comme Pelon les leur fait avaler, parce que le président Portalès est constamment battu par les deux huguenots. Au nom des intérêts catholiques, au nom des futures élections, j’accepte le sous-préfet protestant, mais je demande Lajudie pour juge d’instruction.

Gabriel Demians m’écrivait, hier, pour voir si l’on ne pourrait pas mettre à la retraite le président d’Avignon, Michaélis, et nommer à sa place l’ami Pansier. J’oubliais de vous dire que, si Lajudie est nommé juge d’instruction, on peut le remplacer comme maire soit par M. Angliviel, avoué, homme capable, ambitieux et qui se fera un marchepied de sa mairie, ou M. Hilaire, receveur particulier, à la retraite, homme capable, âgé et qui a tout son temps à lui.

Adieu, cher ami. A bientôt, mais avant ayez fait mon affaire et faites nommer Lajudie. Bien tendrement vôtre.

E.D’ALZON.

Nous avons ici le garde général comte d’Alauzier, dont le volte-face est prodigieux. J’ai voyagé avec votre frère de Nîmes à Gallargues.