- DR10_033
- 4772
- DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 33
- Orig.ms. ACR, AL 38; D'A., T.D.34, n.37, pp.171-172.
- 1 CHEMIN DE FER
1 DEMOCRATIE SOCIALISTE
1 EGLISE ET ETAT
1 ELECTION
2 ASSENAT, PAUL
2 ASSENAT, THEOPHILE
2 BARAGNON, MADEMOISELLE
2 SAGLIO
2 THIERS, ADOLPHE
3 AUTEUIL
3 GARD, DEPARTEMENT
3 LYON
3 MAURIENNE
3 PARIS
3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
3 VERSAILLES
3 VIGAN, LE - A MONSIEUR NUMA BARAGNON
- BARAGNON_NUMA
- Nîmes, 13 mars [18]73.
- 13 mar 1873
- Nîmes
Bien cher ami,
Je compte être à Paris le 22 ou le 23, je vous verrai donc bientôt. Pourtant je voudrais vous parler de diverses choses. Je ne dirai rien de vos discours. Vous avez dit d’excellentes vérités, mais je réserve mes observations pour l’époque où nous nous verrons. Elles se résument toujours en ceci, vous n’êtes pas assez net. Toutefois, il est des points où j’ai mon opinion. Ainsi je n’avais vu dans vos concessions à Thiers qu’une habileté, presque tout le monde y a vu une faiblesse.
Paul Assénat va vous écrire pour son frère Théophile, devenu impossible au Vigan. Croyez-moi, ne vous mêlez pas trop des vôtres, si vous ne voulez pas préparer de vos propres mains une terrible batterie contre vous. Si les élections ont lieu, peut-être reprochera-t-on aux députés du Gard de ne pas s’être assez occupés des intérêts des chemins de fer locaux. Croyez que la démocratie vous prépare une campagne terrible sur ce terrain. Somme toute, la réélection des députés actuels me semble impossible au milieu des tiraillements dans tous les sens. Le peuple avait besoin de ses prêtres pour être mené, et on l’a détourné du clergé, qui, en bien des endroits, a fait le contraire de son devoir.
Il paraît que M. Saglio, du Conseil d’Etat, doit faire mardi un rapport sur les chemins de fer du Gard. Voilà la situation. Il faut choisir entre la Compagnie Michel qui offre 260 kilomètres, dans des conditions avantag[eus]es, et Paris-Lyon qui en offre 85. Ne pourrait-on pas forcer Paris-Lyon à prendre une plus grande quantité de kilomètres, ou laisser la Compagnie Michel les faire, sauf plus tard à fusionner avec Paris-Lyon? Si vous pouvez faire dire cela à Saglio, vous ferez une bonne oeuvre, et dans votre intérêt au point de vue des futures élections.
Adieu, très cher. Un député n’a pas le temps de lire les lettres, je m’arrête. Si le dimanche 23 vous êtes à midi à Auteuil, nous y déjeûnerons; sinon, je serai de 2 à 5, rue François 1er. J’irai autrement, vers la fin de la semaine, vous voir à Versailles. J’embrasse tous les vôtres et vous par dessus le marché.
E.D’ALZON.
Votre soeur part après-demain pour la Maurienne.
E.D'ALZON