DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 27

27 feb 1873 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’abbé de Cabrières – Les abbés Blanc et Désaire – Une réunion ecclésiastique hebdomadaire – Au prieuré – Les Jésuites.

Informations générales
  • DR10_027
  • 4765
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 27
  • Orig.ms. ACR, AD 1628; D'A., T.D.24, n.1143, pp.179-180.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 MORT
    1 NOMINATIONS
    1 ORPHELINATS
    1 PREDICATION
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 TIERS-ORDRE DE PRETRES
    1 VOCATION
    2 BARNOUIN, MADAME
    2 BLANC, JOSEPH-MARIE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHAUDORDY, MADAME MAGDELEINE
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 MOREL, PIERRE-BAPTISTE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROCHER, ADRIEN-MAURICE DE
    3 ARRAS
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PARIS, EGLISE SAINT-ROCH
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 27 février [18]73.
  • 27 feb 1873
  • Nîmes
La lettre

Que de siècles, depuis que je ne vous ai écrit, ma chère fille! Mes conférences à la cathédrale, la mort de M. de Rocher, de Mme Chaudordy et de Mme Barnouin qui m’a obligé à consoler bien des affligés, la maladie si grave de M. de Cabrières, tout cela m’a pris un temps considérable. Pour l’abbé de Cabrières, le voilà bel et bien pour jamais incapable d’être évêque. C’est une ruine, me disait Combal, qu’on ne sait comment réparer. Il va mieux de sa fièvre muqueuse, mais son anémie, mais la perturbation de ses nerfs, voilà ce qui doit préoccuper.

Pourrai-je venir à Paris aussi tôt que je le pensais? J’avais compté sur le P. Pierre-Baptiste pour me remplacer ici, mais le P. Picard le croit indispensable à Arras. Dès lors, il me faut garder le poste, et si je n’étais pas engagé pour une retraite à Saint-Roch, je n’aurais fait tout au plus qu’une apparition à Paris, dans l’état actuel des choses.

Il paraît que les abbés Blanc et Desaire sont à Paris. Dieu les y punira, le dernier surtout. L’abbé Blanc a été entraîné. Il est impossible d’être plus venimeux que le P. Desaire, dans quelques conversations qu’il a eues avec quelques personnes ici. Mais le fond, c’est le besoin de dominer et l’irritation causée par la vue des obstacles qu’il a rencontrés chez moi, au collège ou à Paris. Ce qui est certain, c’est que Dieu nous a préservés d’un fameux serpent en permettant qu’il nous quittât.

Quant à notre situation présente, elle n’est pas mauvaise. Les dettes se paient, quelques vocations d’élèves surgissent, et ce sont les plus importantes. Une réunion ecclésiastique, qui a lieu tous les mardis, met sous mon action une quinzaine de prêtres(1), qui, pour la plupart, sont ce qu’il y a de plus distingué dans la ville. Je vais tous les lundis et tous les vendredis au prieuré. Mère M.-Gabrielle devient tous les jours, comme sans s’en douter, une puissance dans Nîmes. Par contre, quelques personnes la jalousent, mais ce n’est pas un mal. Le Sacré-Coeur du Vigan fait ce qu’il peut pour diminuer l’influence de l’Assomption. Je crois qu’il y a place pour tous. Seulement je suis plus que jamais résolu à ne jamais rien faire avec les Jésuites: non pas que je veuille leur faire concurrence, mais parce que nos sillons sont parallèles et faits pour ne se rencontrer jamais, et parce que je crois que l’idée sur laquelle nous bâtissons est par trop catholiquement vraie pour n’être pas féconde.

Adieu, ma bien chère fille. A revoir pourtant avant la vallée de Josaphat.

E.D’ALZON.

L’évêque revient de Rome ravi, enchanté.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 4717 et n. En ce mois de février 1872, relevons deux prédications du P. d'Alzon signalées par la *Semaine religieuse de Nîmes*. Le 9 février elle rapporte qu'il a prononcé le discours de circonstance lors de l'érection d'une statue de N.D. de Lourdes en l'église de Saint-Baudile (selon l'agenda du P. d'Alzon cette cérémonie eut lieu le 2 février) et, le 2 mars, qu'il a (le dimanche 23 février) parlé de l'excellence de la charité à la clôture de la retraite des Servantes de Marie.