- DR09_312
- 4555
- DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 312
- Cop.ms. ACR, BB 3.
- 1 CHATIMENT
1 CONVERSION SPIRITUELLE
1 COUVENT
1 DOT
1 GUERISON
1 MALADES
1 MALADIES MENTALES
1 MEDECIN
1 PERFECTION
1 RECONNAISSANCE
1 RELIGIEUSES
1 REVOLUTION ADVERSAIRE
1 SOINS AUX MALADES
2 OLINGER, MERE
2 PIE IX
2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
2 THERESE, SAINTE
3 DIJON
3 ITALIE
3 LYON
3 NARBONNE
3 PARIS, RUE DE MESSINE
3 STRASBOURG - A LA MERE PRIEURE DU CARMEL DE SAINT-CHAMOND
- CARMELITE Supérieure
- Nîmes, 23 février 1872.
- 23 feb 1872
- Nîmes
Ma révérende Mère,
Je reçois une lettre de ma nièce qui constate une fois de plus les aberrations de son esprit. Permettez-moi d’abord de vous remercier de vos bontés pour elle. Je comprends que rien ne vous oblige à la garder et je l’engage à retourner à Lyon(1). Mais, me permettrez-vous une observation qui ne vous est pas personnelle?
Que diraient les gens du monde si on leur posait cette question? Une jeune personne apporte à son couvent 50.000 francs de dot. Sa mère, sur la demande du couvent, verse 80.000 francs pour un Carmel à Strasbourg puis, le couvent n’ayant pas réussi, les reporte au Carmel de Dijon; on donne encore 50 ou 60.000 francs à un autre Carmel, celui de Narbonne, si je ne me trompe. La jeune personne est atteinte d’une maladie mentale; de pauvres religieuses la soignent admirablement. Quand guérie, de l’avis des médecins, elle peut essayer de rentrer dans le cloître, le cloître de son ordre lui est fermé.
Ma nièce a des torts; j’en ai un bien plus grand, celui de m’être fié à la simple parole des anciens supérieurs de l’Avenue de Messine. Je vous livre ces réflexions. Religieux moi-même, travaillant encore à fonder un couvent, je ne divulguerai point ce que cette situation a d’étrange, et, tout en conservant pour vous la plus grande reconnaissance de ce que vous avez bien voulu faire pour ma nièce, quand rien ne vous y obligeait, je conclus que, si l’état religieux est ce qu’il y de plus parfait, toutes les religieuses ne sont pas parfaites et que si la révolution qui nous menace en châtie quelques-unes, j’en dirai ce que Pie IX dit de certains religieux d’Italie: Dieu châtie par les coquins les religieux qui ne se corrigent pas eux-mêmes. Ceci, ma révérende Mère, n’a absolument aucune application à vous, mais à des filles de sainte Térèse de ma connaissance.
Je suis avec respect, ma révérende Mère, votre très humble et très obéissant serviteur.
E.D'ALZON.