DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 529

• DR08_529
• 4209
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 529
• Orig.ms. ACR, AJ 226; D'A., T.D.32, n.226, pp.203-204.

• 1 ANGLAIS
  1 APOSTOLAT
  1 ARMEE
  1 ATHEISME
  1 BELGES
  1 CONVERSION SPIRITUELLE
  1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
  1 FONCTIONNAIRES
  1 GUERRE
  1 MAUX PRESENTS
  1 OBLATES
  1 POLITIQUE
  1 PRISONNIER
  1 RESSOURCES FINANCIERES
  1 SANTE
  2 BAILLY, EMMANUEL
  2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
  2 BONNEFOI, PAULIN
  2 BOURBAKI, CHARLES
  2 CHICHKOV, FRANCESCO
  2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
  2 COURTOIS, ALBERT DE
  2 DESAIRE, CHARLES
  2 DESCAMPS, PIERRE
  2 DUMAZER, ALEXIS
  2 FAVATIER, PAUL
  2 FERRET, JULES
  2 GAMBETTA, LEON
  2 GAUTHIER, EMILE
  2 GERMER-DURAND, JOSEPH
  2 GOUNIN, ACHILLE
  2 KERATRY, EMILE DE
  2 MAUBON, JOSEPH
  2 MOURRIER, EDMOND
  2 PATT, EDOUARD
  2 PAUTRAT, JEAN-FRANCOIS
  2 PERNET, ETIENNE
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 PISTICHKI, IVAN
  2 RIGAL, ANDRE
  2 TROCHU, LOUIS
  3 AUTEUIL
  3 BRETAGNE
  3 EST
  3 EUROPE
  3 LOIRE, FLEUVE
  3 LYON
  3 MAYENCE
  3 METZ
  3 MONTBELIARD
  3 NIMES
  3 PARIS
  3 PRUSSE
  3 ROME
  3 SUISSE
  3 TOURS
• AU PERE VICTORIN GALABERT
• GALABERT Victorin aa
• Nîmes, 25 nov[embre 18]70.
• 25 nov 1870
• Nîmes

Mon bien cher ami,

Attendez un peu, avant de tirer sur moi. Je ferai tout mon possible pour vous avoir 1.000 francs, mais si vous saviez en quel état nous nous trouvons! Cette fois, il est évident que nos affaires se remontent. L’armée de la Loire, avec le supplément de Kératry, compte 300.000 hommes, et les Prussiens s’aperçoivent que ce sont des troupes aussi braves que possible; l’armée de Trochu en a 400.000, Bourbaki 60.000, l’armée de Lyon est également très nombreuse. Notre préfet qui arrive de Tours nous dit que la situation est splendide. En effet, nos succès autour de Paris sont incontestables(1).

J’ai reçu enfin des nouvelles du P. Vincent de Paul. Après avoir passé deux mois et demi, bloqués, à Metz, voilà qu’il est à Mayence avec le P. Pernet, volontairement bien entendu. Il est logé à l’évêché, confesse avec le P. Pernet 80 soldats par jour; il prêche, il apostolise. Que voulez-vous? C’est ainsi que les choses vont: des malheurs et des conversions. Depuis longtemps, je n’ai rien reçu du P. Picard. Pourtant, des ballons montés sont descendus depuis peu. On s’attend toujours à une bataille décisive; peut-être en connaîtrez-vous le résultat avant que cette lettre ne vous arrive. Enfin, il faut attendre et prier.

Les Oblates vont bien. La supérieure a une amélioration dans sa santé; pourtant ce n’est pas très grand’chose. Le P. Desaire fait ici par jour deux cours de philosophie; il est ravi et convaincu que les choses vont bien et qu’en dernière analyse on travaille à Nîmes beaucoup plus qu’à Rome(2). Gambetta a prétendu que le 15 décembre il rentrerait vainqueur dans Paris. Dieu le veuille! mais je crains bien que son impiété ne soit un grand obstacle à nos succès. Adieu, bien cher ami. Dites mille choses de ma part à Courtois. On prétend que, sous très peu, les Anglais vont nous donner un contingent de 60.000 hommes, plus 100.000 Belges. Si cela est, les choses pourraient bien changer de face, mais ce sera la guerre européenne.

Adieu, encore une fois. Tout vôtre à vous, à nos Pères et à nos Soeurs.