- DR08_270
- 3948
- DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 270
- Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 414; D'A., T.D.30, n.279, pp.85-87.
- 1 AMITIE
1 BONHEUR
1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
1 CONCILE DU VATICAN
1 CONTRARIETES
1 CONTRAT DE LOCATION
1 DOUCEUR
1 ENERGIE
1 FORTUNE
1 FRANCHISE
1 HUMILITE
1 MAITRESSE DES NOVICES
1 MALADES
1 NOTRE-SEIGNEUR
1 NOVICIAT
1 PAQUES
1 PERFECTION
1 PRIERE DE DEMANDE
1 REMEDES
1 RESSOURCES FINANCIERES
1 SIMPLICITE
1 SYMPTOMES
1 VERTU D'OBEISSANCE
1 VERTU DE PAUVRETE
1 VIE RELIGIEUSE
1 VOLONTE DE DIEU
2 CHABERT, LOUISE
2 COMBIE, JULIETTE
2 CORRENSON, AUGUSTINE
2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
2 COULOMB, LOUISE
2 JOSEPH, SAINT
2 LA FARGE, ALINE DE - A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
- CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
- Rome, 19 mars [18]70.
- 19 mar 1870
- Rome
Ma bien chère enfant,
Vous m’écrivez une bonne, excellente lettre, celle du 16; je viens de la recevoir, je l’ai lue deux fois, avec un vrai plaisir et une très grande consolation. Je me sers à dessein de ce mot. Les choses ne marchent pas ici et je suis ennuyé; votre lettre m’a rasséréné. Si vous saviez le bien que me font les détails que vous me donnez sur vous, vous y entreriez bien plus simplement. Ah! mon Dieu, je viens d’éternuer quatre fois. Je crois que vos petites pratiques de pauvreté sont excellentes. Il faudra que je me mette à baiser la terre, quand ma porte qui est incommode frappera trop fort; ce n’est pas en se fermant, mais en s’ouvrant. Je n’ai pas dit la messe pour vous aujourd’hui; je voulais la dire jeudi, mais je restai au lit. J’étais un peu souffrant, cela va mieux. Samedi c’était Saint-Joseph, mais la semaine prochaine nous réparerons cela. Il me semble que la liberté de coeur peut aller avec une très grande affection, et, pourvu que vous soyez disposée à accepter la volonté de Dieu, il me semble que nous ne pourrions faire le bien que Notre-Seigneur attend de nous, si nous ne nous appuyons pas l’un sur l’autre. Voilà comme je comprends les choses.
Vous me parlez en passant d’Augustine. Tout hier, j’ai été préoccupé d’elle et ce matin je lui aurais écrit, si je ne m’étais senti énervé. Votre lettre a dissipé cela, mais je vais être obligé de sortir. Que fait-elle? Que devient-elle? Bien sûr que je lui écrirai une troisième fois, si vous le croyez bon, mais puisqu’elle me doit deux réponses, ne ferai-je pas mieux d’attendre? On dirait qu’elle ne se doute pas de mon affection pour elle; enfin, vous arrangerez tout cela.
La phrase qui vous embarrasse dans ma lettre précédente s’explique ainsi. Au commencement de votre entrée, vous marchiez dans une sincérité d’obéissance et d’humilité que j’ai moins remarquée plus tard. Votre lettre d’aujourd’hui est la meilleure réponse à mon observation. Je ne demande pas davantage, il n’y a qu’à continuer. Pourtant vous aurez à faire avec moi, c’est ce que j’aime. Oui, le noviciat me préoccupe beaucoup, mais c’est pour le placer tous les jours davantage en vos mains; c’est pour cela que je maintiens la démission de Mère Marie de Saint-Jean. Vous l’emploierez comme si elle était maîtresse, mais elle ne le sera pas pour le moment. Il faut que tout aille vers vous et découle de vous. J’exige qu’avec beaucoup de douceur vous vous mainteniez sur ce terrain avec beaucoup de fermeté; vous me comprenez.
Louise Chabert ne m’a pas parlé de sa fortune. Je ne pense pas qu’elle dépasse 30.000 francs. La Mère Marie de Saint-Jean apportera de 20.000 à 22.000 francs davantage plus tard. J’approuve ce que vous dites de ne pas louer une maison, avant de savoir avec quoi on y vivra, mais on peut prévoir quelques ressources. Vous ai-je dit que Louise Coulomb m’a écrit une bonne lettre et qu’elle compte entrer pour Pâques? Melle de Lafarge a disparu, je ne sais ce qu’elle est devenue. Je partage votre manière de voir pour Melle Combié.
Adieu bien chère enfant. Je vais vous confier un petit secret, lisez la note ci-jointe, portez-la à Mr votre père et, s’il n’a pas le temps d’y répondre, priez-le de vous dire ce qu’il pense de ce que je lui signale.
Faites bien redoubler de prières. Il y a évidemment un temps d’arrêt dans le concile. Mille et mille fois à vous, mon enfant bien tendrement aimée.
E.D'ALZON.