- DR08_172
- 3873
- DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 172
- Orig.ms. ACR, AE 339; D'A., T.D.25, n.339, pp.282-283.
- 1 ASSOCIATIONS OEUVRES
1 CLERGE REGULIER
1 CONCILE DU VATICAN
1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
1 ENNEMIS DE L'EGLISE
1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
1 ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
1 EVEQUE
1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
1 FRANC-MACONNERIE
1 HISTOIRE DE L'EGLISE
1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
1 LIBERALISME CATHOLIQUE
1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
1 MISERES DE LA TERRE
1 MORT
1 PAPE
1 PAQUES
1 PRESSE
1 PRESSE CATHOLIQUE
1 PRIERE DE DEMANDE
1 QUATRIEME VOEU DES ASSOMPTIONNISTES
1 REVOLUTION ADVERSAIRE
1 SANTE
1 ULTRAMONTANISME
1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 BEAUCOURT, GASTON DU FRESNE DE
2 BILIO, LUIGI
2 CAPALTI, ANNIBALE
2 CHESNEL, FRANCOIS
2 DE ANGELIS, FILIPPO
2 DE LUCA, PIETRO
2 DUPANLOUP, FELIX
2 GALABERT, VICTORIN
2 KELLER, EMILE
2 MAUGER, GABRIEL
2 PITRA, JEAN-BAPTISTE
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
3 ORIENT
3 ORLEANS
3 ROME - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Rome, 4 février 1870.
- 4 feb 1870
- Rome
Mon cher ami,
Permettez-moi de vous faire part de ma réponse à une lettre que je reçois de M. de Beaucourt; mais avant, écoutez bien.
Je vous avais parlé de l’idée que j’avais de changer notre quatrième voeu de nous consacrer à l’extension du règne de Notre-Seigneur dans les âmes en celui de nous dévouer à toutes les oeuvres que le Saint-Père nous proposera, pour combattre la révolution et la franc-maçonnerie. Or, hier, j’ai reçu la visite de Mgr de Luca, sous-secrétaire de la Congrégation des réguliers, et, après lui avoir parlé de diverses choses, je lui glissai quelque chose de notre quatrième voeu. Il me répondit: « En général, la S. Congrégation repousse les quatrièmes voeux comme inutiles, parce qu’ils sont l’expression de l’esprit général de l’Institut; mais au premier abord, je suis convaincu que l’on ferait une exception pour le voeu que vous proposez, soit parce qu’il a quelque chose de très caractérisé, soit parce qu’il me paraît entièrement adapté aux circonstances présentes de l’Eglise et aux ennemis qu’elle a à combattre ». Et, en s’en allant, il me pria de compter sur lui et me demanda, quand j’aurais à lui parler, de le faire venir, parce que ce serait plus commode pour causer à l’aise.
Or, laissant de côté l’appui que nous avons, je crois, aux Réguliers, et revenant à cette idée de prendre de plus en plus au sérieux l’idée de combattre la révolution et la franc-maçonnerie, je me suis demandé comment il se faisait que, depuis quelques jours, les moyens de réaliser ce projet semblaient venir au-devant de moi. Vous dire ce qui s’est présenté, soit pour une université libre, soit pour l’Orient, soit pour une correspondance romaine, dont je pourrais avoir la direction, serait trop long.
Je m’arrête à la lettre de M. de Beaucourt. J’en ai très longuement causé avec l’abbé Chesnel, qui m’engage à accepter. Et voici ce que je me propose. Je devais voir, ces jours-ci, les cardinaux de Angelis, Capalti et Bilio. Chesnel m’engage à voir de Luca. Quant à Pitra, nous en sommes sûrs. Je lui dirai: « Voulez-vous donner au concile des défenseurs au point de vue historique, scientifique et philosophique? Emparez-vous de cette réunion. Vous créerez un courant en faveur du concile, en opposition avec le courant libéral, qui, sous le drapeau de l’évêque d’Orléans, ne tardera pas à se former dans les bureaux du Correspondant, et je pense qu’encouragés par ces considérations nous donnerons à l’oeuvre de M. de Beaucourt un certain développement auprès de bon nombre d’évêques ».
Je vous confie ma pensée. Je la développerai d’une façon moins explicite à M. de Beaucourt. Vous lui direz mieux que moi ce qu’il faut ajouter; comme aussi si vous trouvez que ma lettre me découvre trop, supprimez-la et dites-moi dans quel sens je pourrai mieux réussir(1).
Le concile me fait l’effet de se dépêtrer de bien des misères. Le P. Galabert m’est extrêmement précieux, il assiste aux séances et m’en rapporte très exactement tout ce qu’elles ont d’intéressant(2). Le dixième membre du concile vient de mourir. La crise de mon évêque semble enfin dissipée, mais je crains bien qu’elle ne lui laisse un très long ébranlement.
On veut que nous soyons libres à Pâques. Je le souhaite; mais ce serait à la condition que le concile laisserait au Saint-Père déclaré infaillible une série de postulata sur ce qu’il y aurait à préparer avec une maturité beaucoup plus grande. On ne peut se faire une idée des renseignements faux que les journaux publient, mais je crois que la bonne cause gagne tous les jours du terrain.
Adieu, mon cher ami. Faites beaucoup prier. J’espère que la lumière qui commence à se faire se terminera par un jour splendide, d’ici à peu de temps. Mille fois à vous.
E.D'ALZON.2. En dehors de l'agenda dans lequel le P. Galabert consignait les petits et les grands événements de la vie à Rome pendant le concile, nous disposons encore de quatre cahiers où figurent les notes abondantes qu'il prit aux congrégations générales du concile (2CQ 41-44 qui font 149 pages dans la collection dactylographiée de ses écrits : *Ecrits divers* II, pp.1-149).
3. Depuis quelque temps (v.*Lettres* 3848, 3850), le P. d'Alzon pense à se faire le correspondant du bulletin de Keller pour contrecarrer l'influence de la presse libérale et contribuer au triomphe de la cause romaine. Visiblement il mise plus sur Keller que sur Beaucourt.