DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 425

2 oct 1869 Lascours MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Catholiques le plus possible – Soeur Marie-Caroline – Soeur Marie-Séraphine.

Informations générales
  • DR07_425
  • 3712
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 425
  • Orig.ms. ACR, AD 1527; D'A., T.D. 24, n. 1031, p. 69.
Informations détaillées
  • 1 ANGOISSE
    1 CATHOLIQUES SANS FOI
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONFESSEUR
    1 FRANCHEMENT CATHOLIQUES
    1 FRANCHISE
    1 MALADES
    1 PAIX DE L'AME
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 SANTE
    1 VERTU DE FORCE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 COURAN, SIMEON
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DEROUDHILE, MARIE-SERAPHINE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 LOYSON, MARIE-COLOMBE
    2 LOYSON, THEODORE
    2 PATY, MARIE-CAROLINE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 ALES
    3 ANDUZE
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Lascours, 2 octobre 1869.
  • 2 oct 1869
  • Lascours
La lettre

Ma bien chère fille,

Je ne puis vous dire à quel point je compatis à l’état angoissé de votre âme. Cette fatigue que vous éprouvez est bien douloureuse, surtout quand on vient écraser les gens comme l’a fait l’abbé Loyson(1). Tout est croyable de leur part. Hélas! la joie des protestants de Nîmes, Alès et Anduze prouve bien que les exagérations qu’on nous reproche sont tout bonnement le désir d’être catholiques le plus possible, en face des catholiques le moins possible qui finissent par ne plus l’être du tout.

Je prierai de tout mon coeur pour Soeur M.-Caroline(2), je comprends quelles angoisses doit vous donner son état de santé. J’ai bien aussi quelques tribulations, mais je n’ose m’en plaindre auprès des vôtres. La Mère M.- Gabrielle m’a communiqué une lettre de Soeur M.-Séraphine, écrite en votre nom, je vous l’envoie. C’est pour demander le P. Alexis pour confesseur. Je m’arrange -et même c’est fait- pour qu’on le donne au prieuré, mais franchement les raisons données par Soeur Séraphine sont-elles les bonnes? Est-ce la peine d’écrire pour l’intimité une lettre pareille? Et si c’est pour la montrer, qui donc peut s’y laisser prendre? Je vous prie d’inspirer à vos filles une simplicité plus franche. Ou qu’on se taise, ou qu’on ne dise pas le contraire de ce qui est.

Le P. Emmanuel avoue 239 élèves. C’est un peu effrayant, mais enfin il faut voir la protection de Dieu et des saints Anges.

Adieu, ma fille. Je vais dire la messe, j’y prierai bien pour vous, afin que Notre-Seigneur vous rende la joie de son salut, la force et la paix.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je partage absolument votre manière de voir sur M. Courran(3).1. Mère M.-Eugénie a raconté la pénible entrevue qu'elle a eue avec l'abbé Jules-Théodore Loyson (1829-1902), professeur à la faculté de théologie de Paris et frère du P. Hyacinthe: "j'ai eu une visite du frère à qui j'avais écrit un mot de sympathie, et celui-là a été si mal pour nous et pour moi que c'était de la violence, sous prétexte de l'esprit exagéré que vous et les vôtres aviez depuis quelques années introduit chez nous" (lettre du 26 septembre).
2. Un éminent professeur de Paris l'avait trouvée fort malade des bronches. Sr M.-Caroline mourra deux ans plus tard à Nice. C'était une des anciennes religieuses de la congrégation, y étant entrée en 1846. Plus de 80 lettres que lui a adressées le P. Picard dont elle était la dirigée sont conservées.
3. Mère M.-Eugénie écrit *Courant*. Il s'agit d'un prêtre qu'elle juge "un fort mauvais Directeur pour de pauvres filles. Il les introduit dans un mysticisme qu'elles ne comprennent pas. [...] Pour nous nos meilleures soeurs sont des filles simples dont la dévotion s'applique à faire tout bien pour l'amour de Dieu et en sa présence." Et elle conclut : "Je prends en vieillissant une peur toujours plus grande des mystiques. Voyez Colombe!"