DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 324

3 jun 1869 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Une congrégation qui pourrait s’unir aux Oblates.

Informations générales
  • DR07_324
  • 3607
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 324
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 410; D'A., T.D. 29, n. 192, pp. 221-222.
Informations détaillées
  • 1 OBLATES
    1 PROJETS D'UNION
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 FILLION, CHARLES-JEAN
    2 PERIER-MUZET, JEAN-PAUL
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROUSSEL, JOSEPH
    2 ROUSSEL, LOUIS
    3 BRETAGNE
    3 MAINE
    3 MANS, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, 3 juin [18]69.
  • 3 jun 1869
  • Paris
La lettre

Ma bien chère fille,

Je viens vous parler affaires. Votre santé vous le permettra-t-elle? car pour rien au monde, je ne voudrais vous fatiguer. L’évêque du Mans voulait supprimer une Congrégation d’une cinquantaine de filles, qui ont été fondées par un curé de 78 et même 80 ans et qui peut mourir d’un moment à l’autre. Le neveu de ce curé est venu trouver le P. Pernet et le P. Picard, et les a priés de s’intéresser à cette Congrégation, moitié vivante et moitié morte et qui contient d’excellents éléments(1). Le P. Pernet est allé passer quinze jours chez elles, leur a fait faire une retraite, renouveler leurs élections, les a réconciliées avec l’évêque du Mans qui nous les confie. Elles ont une belle maison, un joli jardin, un orphelinat et un pensionnat, plus quelques écoles de village.

Voici la pensée du P. Picard. Il n’y a rien à faire tant que le vieux curé vivra, mais à sa mort leur envoyer le P. Pernet, supprimer les écoles de village, rendre la liberté à quelques incapables, en envoyer quelques-unes chez les Oblates pour en prendre l’esprit, envoyer une ou deux Oblates pour communiquer le nôtre à celles qu’on ne pourrait faire venir, et exercer en France les Oblates à des oeuvres semblables à celles qu’elles feront en pays étranger. Le grand et réel avantage serait que placées dans un pays où les vocations pullulent, il serait très aisé d’en avoir soit dans le Maine soit dans la Bretagne. J’ajoute que ces bonnes filles n’ont pas un sou de dettes. Nous avons causé de cette idée ce matin pendant une heure, et je tenais à vous en dire un mot. A mon arrivée, nous en parlerons plus longuement encore, mais si vous y réfléchissez, vous pourrez plus aisément me faire vos objections ou me communiquer vos idées.

Adieu, ma fille bien chère. A revoir dans quelques jours, mardi matin ou mardi soir(2).

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Vous pouvez encore m'écrire.1. [Il s'agit de la congrégation des Soeurs de l'Enfant-Jésus de Neufchatel en Saosnois (Sarthe), fondée par l'abbé Joseph Roussel, oncle de l'abbé Louis Roussel, de l'Oeuvre des Apprentis d'Auteuil - note ajoutée le 5 août 1999 d'après des renseignements aimablement fournis par l'évêché du Mans et communiqués par J.P. Périer-Muzet].
2. Le 8 juin.