- DR06_295
- 3051
- DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 295
- Orig.ms. ACR, AD 243; D'A., T.D. 23, n. 934, pp. 261-262.
- 1 BAVARDAGES
1 CHOIX
1 CONCILE DU VATICAN
1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
1 ELECTION
1 OBLATES
1 VOCATION RELIGIEUSE
2 CHAUDORDY, ANGELINA
2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
2 MILLERET, MADAME JACQUES
2 PICARD, FRANCOIS
2 PIE IX
2 SVEGLIATI, STANISLAS
3 NIMES - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, 18 juillet 1867.
- 18 jul 1867
- Nîmes
Ma chère fille,
Je viens de dire la messe pour Madame votre mère. J’espère qu’elle n’en [a] plus besoin depuis longtemps. Le P. Picard m’écrit que Svegliati(1) lui a promis votre approbation avant un mois, si vous y tenez. A votre place, je n’y tiendrais pas, en vue du concile. Le Pape, avec l’évêque de Nîmes, a préféré remettre votre question à cette époque. Je vous conjure de télégraphier au P. Picard, ou de rester ou de partir, selon ce que vous préférez; mais je crois que le meilleur est qu’il revienne. Je vous laisse pourtant toute liberté par rapport à lui.
Voici déjà un exemple de notre situation par rapport aux Oblates. J’ai poussé Angélina Chaudordy très fortement vers l’Assomption. Marie la redoute un peu, beaucoup même, aux Oblates. Cependant, malgré ma lettre d’il y a quelques jours(2), Angélina est venue me déclarer, ce matin, que ni la pensée d’obéir à Marie, ni le voeu d’aller dans les Missions étrangères, ni le mélange de société ne l’effrayait; que, si elle se fait religieuse, elle se fera Oblate. Tout en l’aimant beaucoup, très franchement je crois, et Marie aussi, qu’elle serait mieux à l’Assomption. Si elle persiste, que faire? Si, comme une jeune personne qui avait annoncé son intention d’aller à Saint-Maur, Angélina avait jamais manifesté l’idée d’aller à l’Assomption, je pourrais la refuser net, comme j’ai, hier encore, [refusé] l’autre jeune fille; mais Angélina me dit que, depuis deux ans qu’elle pense à la vie religieuse, elle n’a songé qu’aux Oblates, et, jusqu’à il y a très peu, je ne m’en doutais pas; elle ne me l’a [même] déclaré catégoriquement que quinze jours après l’entrée de Marie. Vous voyez très franchement la situation. Si on va conclure que je vous ôte des vocations, je dirai, ou qu’il ne fallait pas d’Oblates, ou qu’une fois le principe accepté, il faut laisser dire les cervelles étroites.
Adieu, ma fille. Au 1er août! D’ici là, je suis dans les élections, et si les renseignements qu’on me fournit sont exacts, le gouvernement pourra bien se repentir de sa sévérité envers Monseigneur. Merci de ce que vous faites pour Marie(3); j’en suis bien heureux.
E.D'ALZON.2. *Lettre* 3048.
3. "On est aux petits soins pour moi", avait écrit Mère Emmanuel-Marie le 15 juillet.