- DR06_165
- 2905
- DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 165
- Orig.ms. ACR, AD 1426; D'A., T.D. 23, n. 902, pp. 231-232.
- 1 BILAN
1 SAINT-SIEGE
1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
1 SUPERIEURE
1 SUPERIEURE GENERALE
1 VETURE RELIGIEUSE
2 BONALD, LOUIS-JACQUES-MAURICE DE
2 DARBOY, GEORGES
2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
2 PICARD, FRANCOIS
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 VERON, PAUL
3 ANGERS
3 AUTEUIL
3 LYON
3 NIMES
3 PARIS
3 ROME - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, 9 novembre 1866.
- 9 nov 1866
- Nîmes
- *Mme la supérieure g[énéra]le*.
Ma chère fille,
C’est ma troisième lettre d’aujourd’hui, mais je reçois à l’instant une lettre du P. Picard, où se trouve la copie de celle de M. V[éron](1). Il ne manquait plus que de vous défendre de visiter vos maisons. Je n’ai pas d’idée à vous communiquer, mais ceci passe la permission. Du moment que l’archevêque a consenti à vous voir fonder d’autres maisons, il y a consenti selon la teneur du Bref des Soeurs du Bon-Pasteur d’Angers. Vous êtes donc libre, vis-à-vis de ces maisons, d’aller et de venir.
Ne pouvez-vous pas répondre à M. Véron, puisque l’archevêque ne veut pas vous répondre: 1° Que vous recevez sa lettre à Lyon; 2° Que vous ne pouvez reconnaître son droit que pour la supérieure de la maison de Paris, qu’à Lyon vous êtes sous la dépendance de l’archevêque de Lyon et que, du reste, pour savoir si vous vous trompez, vous allez envoyer sa correspondance à Rome et le prévenez que vous appelez de ses actes au Saint-Siège; que vous étiez dans l’intention de communiquer vos idées à l’archevêque; que puisque vous lui dites que Sa G[randeur] ne vous répondra pas, vous ne voulez pas la fatiguer, mais que vous allez consulter Rome sur les rapports d’une supérieure g[énéra]le de Congrégation et le supérieur de l’une des maisons de la Congrégation; que vous êtes bien aise de lui dire en passant que l’évêque de Nîmes a reçu de Rome une lettre semblable à la sienne, et qu’il n’a pas cru devoir demander autre chose que l’état financier de la maison de Nîmes.
Je ne fais pas de phrases, mais il faut qu’il sente bien qu’il n’est que le supérieur d’une maison particulière, fût-ce la maison-mère, et c’est pour cela qu’il est excessivement urgent que vous nommiez une supérieure particulière. Soeur Thérèse-Emmanuel, en m’envoyant avec la lettre du P. P[icard] la copie de la lettre V[éron], me dit que vous n’avez désigné personne pour supérieure. On en tirera un argument contre vous pour prouver que vous êtes de la maison de Paris, soumise à la juridiction de Paris; ce qu’il fallait empêcher à tout prix. Nommez vite quelqu’un sans bruit ou du moins quelqu’un pour vous remplacer pour votre absence. Je crains que l’assistante générale ne suffise pas. Peut-être feriez-vous tout aussi bien de prévenir hardiment M. Véron du choix, mais surtout, de grâce, tirez-vous le titre de supérieure de la maison de Paris.
Adieu, ma fille. Jugez si je prie pour vous. Demain je donne l’habit à un excellent sujet.