- DR05_445
- 2687
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 445
- Minute autographe ACR, AO 209; D'A., T.D. 40, n. 13, pp. 86-87.
- 1 APOSTASIE
1 ASSOMPTIONNISTES
1 CARACTERE
1 CLERGE SECULIER
1 COMPORTEMENT
1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
1 CONTRARIETES
1 CREANCES A PAYER
1 CRITIQUES
1 DEPARTS DE RELIGIEUX
1 EDIFICE DU CULTE
1 EMBARRAS FINANCIERS
1 EVEQUE
1 IRLANDAIS
1 NOMINATIONS
1 PIETE
1 PRESSE
1 RESSOURCES FINANCIERES
1 RETRAITES PASTORALES
1 SUBSIDES
1 TRANSPORTS
1 TRISTESSE
1 ZELE APOSTOLIQUE
2 BRUN, HENRI
2 CUSSE, RENE
2 GAVETE, FRANCOIS
2 QUINN, JAMES
2 RENEHAN, ABBE
2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
3 ANGLETERRE
3 AUSTRALIE
3 BRISBANE
3 NEWCASTLE, AUSTRALIE
3 NIMES
3 ROME
3 SYDNEY - AU CARDINAL PITRA
- PITRA Cardinal
- Nîmes, 13 nov[embre] 1865.
- 13 nov 1865
- Nîmes
Monseigneur,
Je crois pouvoir me servir de la poste, pour soumettre à Votre Eminence une affaire qui peut prendre les plus tristes proportions. Il y a quelques années, le Docteur Jacques Quinn, Irlandais, fut nommé évêque de Brisbane en Australie. Il me demanda des religieux pour former un clergé. Je lui donnai deux prêtres, le P. Cusse et le P. Tissot, plus un Frère convers. Pendant la traversée, il les sollicita de quitter notre petite Congrégation; ce à quoi ceux-ci résistèrent.
A peine arrivés à Brisbane, à mon grand déplaisir les deux religieux furent séparés. Bientôt le P. Cusse m’écrivit lettres sur lettres pour se plaindre de Mgr Quinn, surtout des affaires d’argent qui ne manqueraient pas de le perdre. Ceci ne m’étonna pas. Au moment de partir, Mgr Quinn avait fait le voyage de Nîmes pour venir me demander une somme considérable, pour payer les dettes qu’il laissait en Angleterre. Les plaintes du P. Cusse continuant, je lui signifiai qu’il n’eût point à se mêler de ce qui ne le regardait pas directement. Mais comme à ces questions étrangères s’en mêlaient de personnelles, le P. Cusse me déclara, à son tour, qu’il quitterait plutôt la Congrégation que de rester avec un homme qui, selon lui, déshonorait l’épiscopat et perdait l’Eglise qui lui était confiée. Je savais au P. Cusse une tête vive, portée à l’exagération. Je lui mis le parti en main; il accepta, nous quitta, alla dans le diocèse de Sidney, fut reçu à bras ouverts. L’évêque lui fit aussitôt prêcher la retraite pastorale comme preuve de confiance, le nomma curé à Newcastle, d’où il m’écrivit souvent et où il a bâti une église de 250.000 francs, sans un sou de ressources personnelles.
J’envoyai, pour le remplacer, le P. Brun, homme calme, posé, qui a toujours été bien avec l’évêque Quinn, mais qui m’a répété avec une tristesse respectueuse ce que le P. Cusse me disait sur le ton du murmure révolté. Il y a longtemps que je sais ces choses. J’avais cru devoir les taire. Dois-je en parler? J’hésite et je me permets d’en faire juge Votre Eminence à l’occasion d’une lettre du P. Brun, dont je vous envoie copie, et d’une protestation, dont on me demande de faire parvenir le duplicata à la Propagande(1).
A mes yeux, Mgr Quinn est un homme pieux, zélé, intelligent, mais dépourvu de bon sens et d’esprit de suite.
Votre Eminence sait pourquoi je ne lui parle pas d’autre chose(2), et je la prie d’agréer l’expression du respect, avec lequel je suis [de Votre Eminence] son très obéissant serviteur.
2. Par crainte des regards indiscrets de la poste impériale.