DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 319

• DR05_319
• 2527
• DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 319
• Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 402; D'A., T.D. 29, n. 35, pp. 38-39; QUENARD, pp. 28-29.

• 1 BONHEUR
  1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
  1 CHAPELLE
  1 COUVENT D'AUTEUIL
  1 DISTINCTION
  1 EPISCOPAT
  1 HOSPICE
  1 MISSION D'ANGLETERRE
  1 OBLATES
  1 PREMIERE COMMUNION
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 RETRAITE SPIRITUELLE
  1 SOLITUDE
  1 VERS A SOIE
  1 VOCATION RELIGIEUSE
  1 VOYAGES
  2 CORRENSON, AUGUSTINE
  2 GALERAN, HENRI
  2 HUGUES, MARIE DES ANGES
  2 MANNING, HENRY-EDWARD
  2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  2 ULLATHORNE, WILLIAM-BERNARD
  2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  3 ALPES
  3 BIRMINGHAM
  3 ESPEROU, L'
  3 LONDRES
  3 MOORFIELDS
  3 NIMES
  3 PARIS
  3 VIGAN, LE
• A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
• CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
• Le Vigan, 29 mai [18]65.
• 29 may 1865
• Le Vigan
• *Mademoiselle*
  *Marie Correnson*

Quand vous lirez ma lettre, ma chère enfant, je serai au sommet de l’Espérou et j’y chercherai le terrain le plus convenable pour bâtir la chapelle(1), ce qui n’empêche pas mes vers à soie d’aller tout de travers. Je crois qu’on les enterre aujourd’hui.

Je vous enverrai toutes sortes de bénédictions, chère petite, pour vous et pour votre soeur. Mercredi, vendredi et samedi, je dirai la messe pour vous deux. Jeudi, je fais faire une première communion à l’hospice. Les Oblates vont à merveille et nous allons, je l’espère, en recevoir encore un certain nombre. Les douze et les vingt y seront, si vous venez les revoir au mois de septembre. Leur retraite se fait très paisiblement. Elles sont si heureuses qu’elles ne savent même pas s’il y a un Vigan. Le P. Hippolyte les voit le matin, et moi le soir. Demain, personne ne les verra, mais enfin Dieu est là et il faut qu’elles s’accoutument à la vie solitaire. Ne parlez que peu à Soeur Marie des Anges. Je lui suis très dévoué, elle me le rend, mais on ne la veut pas au Vigan(2). On voudrait me donner quelqu’un que je ne veux pas. Cela a mis du froid, sans compter autre chose. Il faut aller doucement. Si vous allez à Auteuil, soyez polie, mais ne vous lancez pas. J’ai tort peut-être, mais je crois que pour le moment toutes les glaces ne sont pas sur les sommets des Alpes(3). Elles fondront, je l’espère, mais enfin elles semblent s’accumuler depuis quelques mois. Priez Dieu qu’il ne s’en forme jamais entre vous et votre père.

Enfin, vous allez partir. Tâchez de savoir un peu où en est Mgr Manning pour son sacre. J’y ai un intérêt tout particulier, à cause d’un prêtre de mes amis(4) que je voudrais envoyer à Londres. Je ne partage point vos tristes pressentiments. Vous allez prendre un exercice utile, vous nous reviendrez forte, robuste et prête à une foule d’excellentes choses. Il me semble que, si vous le voulez, votre expédition peut vous aider à prendre une très utile influence sur les personnes qui sont de la partie, et, une fois acquise, rien ne la détruira, si vous le voulez.

J’avais à une première lecture cru que vous partiez de Nîmes, mercredi matin; je vois que vous serez déjà loin et que vous parlez de Paris. C’est pourquoi, je vous adresse cette lettre à Londres par Soeur Marie des Anges.

Adieu, chère enfant. Mille fois à vous en Notre-Seigneur.