DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 190

13 nov 1864 Nîmes ESCURES Comtesse

Les raisons de son silence. – Les péripéties d’un mariage. – Je consens à ce que l’on se moque de moi, à condition qu’on saura que je comprends.

Informations générales
  • DR05_190
  • 2386
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 190
  • Orig.ms. ACR, AN 94; D'A., T.D. 33, n. 94, pp. 232-233.
Informations détaillées
  • 1 EPREUVES
    1 HONTE
    1 MALADES
    1 MARIAGE
    1 MISERICORDE
    1 MORT
    1 PARENTE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 SUSCEPTIBILITE
    2 ALZON, HENRI D'
    2 CHAZELLES, MADAME DE
    2 CHAZELLES, VICOMTE DE
    2 COURTOIS, MADAME RAYMOND DE
    2 COURTOIS, RAYMOND DE
    2 PENNAUTIER, MADAME PAUL DE
    2 PENNAUTIER, PAUL DE
    2 SIBERT, BARON DE
    2 TOUVENERAUD, PIERRE
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Nîmes, le 13 novembre 1864.
  • 13 nov 1864
  • Nîmes
  • *Madame la comtesse d'Escures*
    *château de Gué Robert par Tigy*
    *Loiret*.
La lettre

Ma bien chère fille,

Je suis bien coupable envers vous, et je commence par vous en demander très amicalement pardon. Mais j’ai été assez souffrant; puis, les personnes auxquelles je me suis adressé m’ont fourni de si vagues renseignements sur M. de Pen[nautier], qu’il me semblait toujours pouvoir m’en procurer de plus exacts. C’est pour cela que j’ai différé. Puis, moi aussi, j’ai eu mes douleurs. Je viens de perdre mon père, mais grâce à Dieu, sa mort a été plus douce et plus consolante que celle dont vous me parlez.

Je ne sais si vous êtes au courant des péripéties du mariage de votre nièce. Les impertinences de Mme de Chazelles envers M. de Courtois, la maladresse du futur ont failli le faire rompre trois ou quatre fois. Votre soeur(1) n’y assistera pas. Mais vous savez toutes ces choses. Il y a quelqu’un de fort honteux là-dedans, c’est votre très humble serviteur, qui serait fort humilié de penser que Mme de Chazelles croit qu’il croit les éloges qu’elle fait pleuvoir sur lui, à ce que l’on me raconte. Je proteste de la manière la plus solennelle et je n’en veux à aucun prix. Ceci soit dit pour bien établir ma position. Je consens à ce que l’on se moque de moi, à condition qu’on saura que je comprends.

Je vous conjure de m’écrire bientôt. Aujourd’hui, je suis encore sous le coup de la mort de mon père. Si c’est celle de M. de Sibert(2) qui vous a poussée vers moi, malgré ma froideur, je vous promets, ma bien chère fille, de rompre et de fondre toutes les glaces. Si, avant huit jours, j’ai la certitude que vous ne m’en voulez pas, je vous promets de vous prouver que je suis toujours aussi affectueusement votre vieil ami et votre père.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Veuve de M. de Chazelles, la soeur de la comtesse d'Escures a épousé en deuxièmes noces M. de Courtois. Madame de Chazelles est la mère de son premier mari.
2. Magistrat plusieurs fois cité, mais sans aucune précision, dans le premier tome des lettres du P. d'Alzon par P. Touveneraud, souvent dans des lettres à Amélie de Pélissier (comtesse d'Escures).