- DR05_124
- 2296
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 124
- Cop.ms. ACR, AW 104.
- 1 AGRICULTEURS
1 ANIMAUX
1 CHEMIN DE FER
1 ELECTION
1 MALADES
1 MEDECIN
1 MINES
1 REMEDES
1 REPOS
2 AMALRIC, MARIE
2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
2 TALABOT, PAULIN
2 VALAT, MADELEINE
3 AIMARGUES
3 LAMALOU-LES-BAINS
3 LAVAGNAC
3 LUNEL
3 NIMES
3 VIGAN, LE - A MADAME ANSELME VALAT
- VALAT_MADAME
- Le Vigan, 29 août 1864.
- 29 aug 1864
- Le Vigan
- *A Mme Anselme Valat*
*Aimargues*
Je vous remercie bien, Madame, de votre bonté et les nouvelles que vous me donnez de votre malade(1) m’intéressent trop pour que tout ce qui vient d’Aimargues, en ce moment, ne soit pas reçu avec émotion. Quant à moi, je suis bien malade, dit-on. Je ne le sens pas, mais je le crois avec une foi médicale qui me fait courber la tête sous tous les remèdes de la faculté. Il faut pourtant dire que l’on a été bien bon. Les médecins ont montré qu’ils avaient bon coeur, quoi qu’on en dise, en me faisant venir bon gré mal gré et en me donnant ce que je ne cherchais pas du tout à leur demander. Enfin, je vais partir pour chez ma soeur; le Vigan ne peut suffire pour le repos nécessaire. Il importe que mes jambes aillent et que ma tête se repose. Je crois qu’on croit que j’ai des vapeurs. Il paraît qu’on compte sur l’ennui, comme dit le proverbe, qui engraisse les sots par cet ingrédient. Aussi m’envoie-t-on loin de Nîmes et d’Aimargues. Eh bien, on ne réussira pas. Je vais me faire agriculteur, en attendant que je sois agronome, puis je partirai pour La Malou. Vous voyez que si l’on m’accuse de lourdeurs de tête, on me suppose le pied léger, beaucoup trop léger. Madame, c’est encore une calomnie de la faculté.
Vous avez la bonté de me parler élections; ah! Madame, les élections c’est affreux. Dès ce matin j’ai laissé les électeurs et tout le reste du genre animal pour m’occuper du genre minéral. Je deviens savant. Prenez garde aux conséquences. Enfin je sais tout le charbon, le fer, le zinc, le plomb, l’argent, le soufre,le marbre blanc, gris, noir et rouge de nos environs. En voulez-vous des échantillons? Je demande à grands cris quand se fera le chemin de fer qui emportera toutes ces richesses en échange de quelques écus rares, très rares dans ce pays. M. Talabot refuse obstinément de répondre.
Oserai-je vous prier d’offrir mes hommages d’abord à Mme votre tante, puis avec un peu moins de respect à Mlle Madeleine qui fermait les yeux sur le chemin de Lunel, pour avoir entendu dire qu’elle les avait très beaux.
Votre humble et obéissant serviteur.
E.D'ALZON.