- DR05_096
- 2257
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 96
- Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 401; D'A., T.D. 29, n. 18, p. 19.
- 1 MALADIES
1 SANTE
1 TRISTESSE
1 VIE DE PRIERE
1 VOLONTE
2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS - A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
- CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
- Lavagnac, 18 juillet [18]64.
- 18 jul 1864
- Lavagnac
Comment suis-je resté si longtemps sans vous répondre, ma chère enfant, c’est ce que je ne m’expliquerais pas, si je n’avais attendu une lettre d’une petite personne, à qui j’avais demandé de m’écrire et qui ne tient aucun compte de mes demandes. J’avais espéré faire double réponse, mais il paraît que j’ai seulement fait faux calcul. Ainsi va le monde, avec ses déceptions. Je pense pourtant bien à vous, ma fille, et j’y penserai encore plus le 20(1) et le 25. Ces deux jours, ma messe sera pour vous. Mais comment ferons-nous pour le 25 qui est un lundi? Je m’arrangerai bien, je l’espère. Vous verrez.
Nous sommes ici sous le coup de tristes préoccupations. La suette est dans quelques villages, la petite vérole dans d’autres. Tout cela n’est pas gai. Il y a des gens emportés en douze ou quinze heures. Cependant, l’épidémie tend à diminuer.
Je suis tout heureux d’apprendre la détermination de Monsieur votre père. Dieu veuille qu’il y persiste! Priez bien Dieu pour votre autre père, mon enfant. J’ai un besoin immense que la lumière se fasse autour de moi. Peut-être ai-je encore plus besoin de la chercher moi-même et de ne pas tant demander le secours des autres. Hélas! Trop souvent nous faisons semblant d’avoir envie d’y voir et nous en avons encore plus peur. Vous ne daignez pas me dire comment vous allez! Ce n’est pas beau. Il y a, dans votre lettre, un mot qui voudrait une longue explication, mais je me réserve de vous la demander dans notre premier tête à tête.
Impossible de tenir la plume aujourd’hui; c’est pourquoi je m’arrête. Mille hommages à Madame votre mère. Quant à la petite personne qui ne m’écrit pas, j’ai bonne envie de ne lui rien envoyer du tout.
Tout vôtre, mon enfant, et comme vous savez.
E.D'ALZON.