DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 31

• DR05_031
• 2174
• DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 31
• Orig.ms. ACR, AD 184; D'A., T.D. 23, n. 779, p. 116.

• 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
  1 AGONIE DE JESUS-CHRIST
  1 AMITIE
  1 COLLEGE DE NIMES
  1 DETACHEMENT
  1 ESPERANCE
  1 EUCHARISTIE
  1 FATIGUE
  1 GENEROSITE
  1 LACHETE
  1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
  1 NOTRE-SEIGNEUR
  1 PERE SOURCE DE LA FOI
  1 PRIEURE DE NIMES
  1 PUISSANCE DE DIEU
  1 RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
  1 SALUT DES AMES
  1 SEVERITE
  1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
  1 TRISTESSE
  1 VIE DE PRIERE
  1 VOLONTE DE DIEU
  2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
  2 DUFAULT, WILFRID
  2 ROBERNIER, DE
  2 ROBERNIER, MARIE-CHARLOTTE DE
  2 SAGE, ATHANASE
  2 SIBUM, LANDOALD
• A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• Nîmes, 24 mars 1864.
• 24 mar 1864
• Nîmes

Ma bien chère fille,

Votre lettre arrive fort à propos, à la fin d’une journée où j’ai beaucoup prié pour vous et où, par conséquent, Notre-Seigneur me donne quelque chose de bon, il me semble du moins, pour toutes vos tristesses. Il me semble qu’au fond de vos souffrances et de ce que l’on trouve de négatif en vous, (c’est vous qui parlez ainsi), il y a une certaine absence de cette obéissance à l’esprit de Dieu, laquelle se fait instrument et agit contra spem in spem. J’ai éprouvé, ces temps derniers, qu’agir ainsi est bon sur les âmes. On se compte pour rien, on se tient entre les mains de celui qui a puissance pour vivifier, et qui étant l’être par excellence communique dans un positif que nulle créature n’égalera. S’abandonner à Dieu de la sorte, c’est se plonger dans la source de la vie, et, en même temps, prendre de cette vie ce qu’il faut dans la carrière apostolique pour payer son tribut aux âmes(1). Pour moi, c’est une des choses qui me frappe tous les jours davantage dans le mystère de l’eucharistie(2); c’est là que l’on y puise pour soi et pour les autres. Je demande, du bien fond de l’âme, à Notre-Seigneur de vous donner son élan et de vous imprimer la puissance de le communiquer. Que vous ayez des moments d’une immense fatigue, je le conçois, de découragement même. Dieu est quelquefois sévère en proportion de ce qu’il est généreux. Je voudrais bien que vos tristesses ne fussent que le reflet de l’agonie de Notre-Seigneur et que, mourant entièrement à vous-même, laissant dans le tombeau vos tristes impressions, vous pussiez vraiment ressusciter, non plus à votre vie, mais à la sienne.

Soeur M.-Aug[ustine], après des orages, me semble revenir à un peu de paix. Soeur M.-Charlotte vous aura dit la visite que son père m’a faite. L’esprit de la maison me semble bon chez vos filles. Ici, il se développe étonnamment bien.

Tout vôtre, ma fille, avec un coeur qui voudrait se mettre sous toutes vos souffrances, malgré toutes vos défiances. Vous savez bien que je n’ai jamais craint de prendre ma part de la douleur de ceux que j’aime bien.