- DR05_008
- 2145
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 8
- Orig.ms. ACR, AD 1341; D'A., T.D. 23, n. 772, pp. 111-112.
- 1 AMITIE
1 ANGOISSE
1 COLERE
1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
1 ECONOMAT
1 FATIGUE
1 FETE
1 ITALIENS
1 JESUS-CHRIST
1 JOIE
1 MEDECIN
1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
1 PREDICATION DE RETRAITES
1 SEVERITE
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 VICAIRE GENERAL
1 VIE DE PRIERE
1 VISITE DES MALADES
2 BASILE AUDUBERT, CARME
2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
2 GEOFFRE, DE
2 JASSAUD, DE
2 JASSAUD, MADELEINE-EUGENIE DE
2 TRIA, GUILLAUME
2 VIRGI, PASQUALE
3 ALES
3 MIDI
3 NIMES
3 PARIS - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, le 11 janvier 1864.
- 11 jan 1864
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Je suis allé, hier soir, chez M. de Jassaud(1), ma chère fille; il va beaucoup mieux. Je ne voulus pas le voir parce qu’il dormait, mais le médecin, qui en était sorti un quart d’heure avant ma visite, en avait été très content.
J’appelle vos prières et celles de votre communauté sur un motif très grave, c’est la question de savoir si je dois rester grand-vicaire. J’ai été poursuivi par l’idée de me retirer, tout le temps que j’ai passé à la campagne. Il m’est évident que je pourrais faire un peu plus pour la Congrégation, où les novices commencent à surabonder. J’en attends encore deux ou trois, et, bien qu’il y ait un Italien(2) que je ne garderai probablement pas, il est sûr que nous avons un noviciat bien composé. Ce qu’il faudrait, ce serait un homme de tête pour l’économat, et vous savez que je ne suis pas cet homme-là. Enfin, j’en reviens à mes moutons, je ne sais si je ferai bien de me retirer ou de rester. Tout le monde me dit: « Restez grand-vicaire », et une voix intérieure me dit de n’être que religieux. Qu’il est difficile de faire ce qu’il y a de mieux!(3)
Soeur M.-Aug[ustine] me semble en enfantement de tempêtes: c’est le calme précurseur de ces orages qui bouleversent tout. Elle a été très mécontente de ce que vous ne lui ayez pas parlé davantage. Après-demain je verrai le P. Basile(4) et tâcherai de raccommoder ce que je lui ai dit. Que ferez-vous de votre jeune personne? Si M. de G.(5) ne la poursuit plus, viendra-t-elle dans le Midi? Je voudrais bien être dimanche à Paris pour votre fête(6). Ce ne serait pas impossible, si, comme cela peut s’arranger, je prêche un peu plus tard la retraite des Dames de Miséricorde, à Alès. J’attends une réponse qui me fixe là-dessus; alors je vous arriverais quelques jours plus tôt.
Je voudrais vous dire toute la joie que j’ai eue de vous voir plus contente de moi, dans votre dernier voyage(7). Il me semble qu’il y a au fond de tous nos malentendus quelque peu de raideur de votre part, et, de la mienne, un peu trop de fatigue de vous voir raide. Votre raideur vient de votre nature facile à angoisser; ma fatigue est très injuste, et je vous assure que je m’en veux de ce que j’ai la prétention de ne goûter le charme de votre amitié, sans en accepter une souffrance que vous avez le droit d’attendre de moi, toutes les fois que vous souffrez vous-même.
Adieu, ma fille. Mille fois vôtre en N.-S.
E.D'ALZON.2. Il y avait à ce moment deux novices italiens: le Fr. Dominique (Pascal Virgi) et le Fr. Guillaume Tria qui avait pris l'habit la veille.
3. Le P. d'Alzon s'était trouvé devant le même dilemme l'année précédente, mais pour d'autres raisons (v. *Lettre* 1909). Mère M.-Eugénie de Jésus lui répondit le 18 janvier: "Il m'est impossible de me faire une opinion sur la grave question de votre grand-vicariat... Je crois que vous en viendrez à le quitter mais est-ce le moment?" Le P. d'Alzon n'abandonna sa charge de vicaire général qu'en 1878.
4. Religieux carme, prieur de la maison de Paris.
5. Voir *Lettre* 2130.
6. Le Saint Nom de Jésus (2e dimanche après l'Epiphanie).
7. Mère M.-Eugénie venait de passer quelques jours à Nîmes (mi-décembre 1863).