DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 315

12 jun 1863 Nîmes GALABERT Victorin aa

Vous irez donc à Philippopoli. – Vous pouvez compter sur les Frères Augustin et Jules. – Nous allons vous procurer des ressources en masse. – Conseils. – Nous allons bâtir le noviciat, et j’espère qu’il se remplira. – Les ventes en perspective. – Nouvelles d’Australie. – Vous êtes sur la route qu’ont suivie bien des saints, la route apostolique. – Varia.

Informations générales
  • DR04_315
  • 2019
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 315
  • Orig.ms. ACR, AJ 86; D'A., T.D. 32, n. 86, pp. 72-73.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DONS EN ARGENT
    1 ECOLES
    1 MISSION D'AUSTRALIE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PRUDENCE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 RETOUR A L'UNITE
    1 SEMINAIRES
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOURGUET, JULES
    2 BRUN, HENRI
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CANOVA, ANDREA
    2 CUSSE, RENE
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 HASSOUN, ANTOINE
    2 KACZANOWSKI, CHARLES
    2 MALCZYNSKI, FRANCOIS
    2 QUINN, JAMES
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 SOFRANOV, IVAN
    2 TESTA, CARLO
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 ANDRINOPLE
    3 AUSTRALIE
    3 BELGRADE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 MARYBOROUGH
    3 MONTMAU
    3 PHILADELPHIE
    3 ROCKHAMPTON, AUSTRALIE
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 12 juin [18]63.
  • 12 jun 1863
  • Nîmes
La lettre

Objet chéri,

Vous irez donc à Philippopoli(1). Il faut croire que Dieu vous y veut. Vous pouvez compter, pour le mois d’octobre, sur le Fr. Augustin et le Fr. Jules(2), que vous ne connaissez pas, mais qui a bonne tournure et a fait l’école chez les Frères.

Nous allons vous préparer des ressources en masse, seulement priez pour que ma parole porte ses fruits. Vous ferez bien de ne pas trop voyager pour mieux apprendre le bulgare, car vous en aurez un terrible besoin quand vous serez livré à vous-même. Tâchez d’être bien avec Malczinski, à qui je fais toujours mes compliments les plus affectueux ainsi qu’à Testa. Vous aurez votre point de départ à Philippopoli, mais je ne puis vous cacher que vous retournerez plus tard à Andrinople. L’histoire des Bulgares et de leurs misères(3) est une chose excellente; on les tiendra bien plus entre les mains. Ne vous découragez donc pas pour si peu. Si Mgr Malczinski vous désire à Andrinople, il vous fera venir toutes les fois qu’il le voudra, tandis que Frère Augustin et Frère Jules feront l’école. Pourvu que vous ne donniez pas dans un excès de courses, vos allées et vos venues auront leur avantage, mais dépêchez-vous à apprendre le bulgare.

Ici, rien de bien neuf, sinon que nous allons bâtir le noviciat. Si on m’offre un bon prix de Montmau, je me déciderai à le vendre, avec bien d’autres choses, le Vigan par exemple, où j’espère que le chemin de fer donnera une considérable plus-value. Dieu le veuille, car nous pourrions faire face à bien des choses importantes. Il nous arrive des novices, il s’en annonce. J’espère que le noviciat se remplira, dès que les cellules seront prêtes. Priez pour que cela arrive bientôt(4)!

Le P. Brun a donné de ses nouvelles. Le P. Tissot n’a pas pu y tenir. Sous prétexte d’acheter un terrain 25 livres, il en a payé un 55. Vivent les calculs Tissot! Il ne me demande que 10.000 francs pour bâtir, il les attendra longtemps. Cusse m’écrit aussi que Dieu le bénit. Dieu le bénisse! Il était convenu qu’on ne ferait rien jusqu’à ce que le P. Brun fût allé à Rockhampton; ils attendront sous l’orme(5).

Mille compliments à tous nos amis et connaissances. Soyez prudent. Je vous conjure aussi de vous bien sanctifier. Je pense bien à vous, à votre âme. Vous êtes dans la route qu’ont suivie bien des saints, la route apostolique; devenez un grand serviteur de Dieu. On vous prépare des serviettes et des torchons pour Philippopoli. Mlle de Régis m’a remis, ce matin, 40 francs pour la première pierre de la fondation philippopolienne.

Si je ne prêche qu’une retraite, j’arriverai un peu plus tard à C[onstantino]p[le] et j’irai vous voir en descendant par Belgrade, à travers les terres, si c’est possible. [Le] P. V[incent] de P[aul] Bailly va être sous-directeur, ici, pour se préparer à son séminaire de C[onstantino]p[le].

Adieu. Mille hommages à Nos Seigneurs Brunoni et Hassoun.

Notes et post-scriptum
1. Le 3 juin, le P. Galabert a écrit au P. d'Alzon que, sous la pression de la Propagande, Mgr Brunoni a accordé au P. Charles la permission de s'installer à Andrinople. Lui-même se rendra donc à Philippopoli, et il a écrit à Mgr Canova pour lui annoncer qu'il était à sa disposition pour le mois d'octobre. Mgr Brunoni compte bien que la fondation de Philippopoli ne nuira pas au séminaire de Constantinople.
2. Jules Bourguet.
3. Un nouvel épisode de l'opposition des Bulgares-Unis à Mgr Malczinski. Le P. Galabert le raconte dans sa lettre du 3 juin (SOFRANOV, pp. 174-175).
4. Voir *Lettre* 2036 et n. 4.
5. Le P. Tissot espère toujours que Mgr Quinn finira par consentir à réunir les Assomptionistes d'Australie et à leur donner une existence canonique. Le terrain qu'il a acheté à Maryborough "pour le compte de notre congrégation assomptioniste", et sur lequel il espère que s'élèveront un jour une chapelle et un couvent - mais il y faudrait 400 livres - concrétise pour lui cet espoir (lettre du 24 mars). Il ne gardera pas longtemps ses illusions. A la mi-juillet, l'évêque exigera la cession du terrain au diocèse. Le P. Brun lui ayant objecté que la règle leur interdisait d'aliéner des biens appartenant à la congrégation et lui ayant demandé d'attendre qu'ils en aient obtenu la permission du P. d'Alzon, il répondit qu'il n'en voyait pas la nécessité, puisque c'était lui leur supérieur (lettre du P. Brun au P. d'Alzon du 17 juillet).
Quant au P. Cusse, il a écrit le 16 avril au P. d'Alzon une lettre où il décrit ses travaux apostoliques. Il s'étonne que le P. Brun ne lui ait pas encore écrit, dit au P. d'Alzon tout le plaisir que lui a causé une lettre qu'il vient de recevoir de lui et, avec un parfait naturel, fait appel à sa charité pour équiper une nouvelle chapelle. Revenant sur le passé, il écrit: "J'ai pu croire pendant quelque temps que je m'étais dévoyé: je me suis alors jeté à corps perdu entre les mains de la Providence et faisant complète abnégation de ma volonté propre je me suis abandonné en aveugle à la direction de mon archevêque... Mon Père, vous m'avez envoyé en Australie pour y faire le bien, des obstacles indépendants de ma volonté et que vous ne pouviez pas bien apprécier à distance m'en ont empêché pour quelque temps; une correspondance rendue acerbe par des souffrances que vous ne pouviez comprendre a produit une quasi-rupture de votre part seulement car pour moi je n'ai pas cessé un instant de vous considérer comme je le devais; maintenant les bénédictions accordées à mes travaux sont une preuve que Dieu a pardonné ce qui a pu être défectueux dans ma manière d'agir. J'espère que vous ne serez pas plus difficile que Notre-Seigneur."