DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 303

25 may 1863 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Les élections. – Dans la *Correspondance de Rome*, Mgr Chaillot m’a fait dire deux ou trois inexactitudes. – Que devient l’affaire de nos Constitutions? – Désirs de réunion du patriarche? – Les Pères Polonais. – En France: à la fois réveil vers la Papauté et mouvement révolutionnaire. – La campagne électorale à Nîmes.

Informations générales
  • DR04_303
  • 2008
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 303
  • Orig.ms. ACR, AG 76; D'A., T.D. 27, n. 76, pp.71-72.
Informations détaillées
  • 1 CONSTITUTIONS DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ELECTION
    1 IDEES REVOLUTIONNAIRES
    1 RETOUR A L'UNITE
    1 ULTRAMONTANISME
    2 ANNE-MARIE TAIGI, SAINTE
    2 BECHARD, FERDINAND
    2 BERRYER, PIERRE-ANTOINE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 JOACHIM II
    2 KACZANOWSKI, CHARLES
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 NAPOLEON III
    2 PAGES
    2 PERSIGNY, JEAN DE
    2 THIERS, ADOLPHE
    3 ANDRINOPLE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 CONSTANTINOPLE, GALATA
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 25 mai 1863.
  • 25 may 1863
  • Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

Je ne sais si vous avez reçu les quelques lignes que je vous ai adressées de Paris. Quoi qu’il en soit, me voilà à Nîmes, un peu vexé. Figurez-vous que nous avions les plus belles chances de faire ici un bon choix aux élections. Béchard se présentait; il a fait la sottise d’envoyer son serment trop tard de 24 heures.

Mgr Chaillot, dans l’extrait de mon rapport qu’il a donné dans la Correspondance de Rome, m’a fait dire deux ou trois inexactitudes. Est-ce une faute de copie? Il me fait dire que l’italien n’est plus parlé par le peuple. Je croyais avoir dit: n’est plus parlé que par le peuple(1), encore faut-il ajouter de Galata. Cette Seigneurie m’enverra-t-elle quelque jour les pièces du procès d’Anne-Marie Taïgi? Que devient l’affaire de nos Constitutions? Y a-t-il quelque chose? N’y a-t-il rien?

Le P. Galabert vous a-t-il écrit pour vous dire que le patriarche avait envoyé quelqu’un à Mgr Brunoni pour parler de ses désirs de réunion(2)? C’est un piège, et rien de plus, mais c’est la preuve d’une grande décadence. Que deviennent les Polonais? Vous savez que Mgr Brunoni s’oppose à ce que le P. Charles aille à Andrinople. Que dit le P.Jérôme? Voici une demande dont vous ferez ce que vous voudrez. Réflexion faite, je ne vous l’envoie pas, de peur de vous charger de ces commissions. On vous fait perdre du temps pour rien.

Quant à l’état de la France, je suis presque épouvanté du mouvement qui se produit. Il y a un réveil étonnant vers la Papauté, mais il y a aussi, un développement révolutionnaire. Qui l’emportera? Je ne sais qu’une chose, c’est que le despotisme impérial menace terriblement d’être emporté par l’universelle répulsion dont il est l’objet. Mais après? M. de Persigny(3) joue très gros jeu, et je ne sais si l’empereur verra avec quelle maladresse il est servi en ce moment.

Marseille est presque sûre de nommer Thiers et Berryer. J’ignore ce qui se fera ici. On dit que le serment de Béchard est arrivé trop tard à la préfecture. Ce qui est sûr, c’est que M. Pagès, protestant, promet aux curés, pour les décider à le nommer, de faire partir leur évêque.

Adieu, très cher. Mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. C'est en effet ce qu'on lit dans le rapport (*Lettre* 1979, 21°).
2. A l'époque, le patriarche grec de Constantinople était Joachim II. Le P. Galabert avait écrit le 14 mai: "Son Exc. a reçu dernièrement la visite d'un affidé du Patriarche oecuménique; celui-ci ne serait pas éloigné d'ouvrir des négociations avec Rome; mais il est retenu par la crainte des chefs laïques qui ne consentiront jamais à une Union dont le premier résultat serait la ruine de leur influence."
3. Ministre de l'Intérieur.