DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.123

28 jul 1859 Nîmes REGIS Eulalie

Elle possède une admirable habileté à ne se voir que par le beau côté et à n’accepter que les louanges. – Quand ne chercherons-nous que Dieu et quand, derrière Dieu, nous chercherons-nous un peu moins nous-mêmes!

Informations générales
  • DR03_123
  • 1270
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.123
  • Orig.ms. ACR, AM 268; D'A., T.D. 37, n. 20, pp. 249-250.
Informations détaillées
  • 1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 VANITE
    2 SAGE, ATHANASE
    3 NIMES
  • A Mademoiselle Eulalie de Régis
  • REGIS Eulalie
  • Nîmes, 28 juillet 1859.
  • 28 jul 1859
  • Nîmes
La lettre

Je suis réellement peiné, ma chère enfant, de penser que je serai parti quand vous arriverez à Nîmes. J’aurais été si heureux de vous revoir, ne fût- ce qu’un moment, avant deux mois d’absence.

Ne vous faites pas illusion. Il y a chez vous une très naturelle et très admirable habileté à vous voir par le beau côté, et quand le P. d’Alzon, avec sa rude franchise, vient vous montrer le côté moins distingué, vous avez bonne envie de faire la grimace. Vous avez aussi un talent prodigieux pour vous faire petite reine, et quand le P. d’Alzon vient vous rappeler que par quelques points vous êtes fille d’Eve comme les autres, vous avez bonne envie de lui donner de votre sceptre sur le nez. Somme toute, vous êtes assez bonne pour les gens qui vous abordent avec une cassolette fumante à la main. Ah! ma fille, ma fille, quand ne chercherons-nous que Dieu! et quand, derrière Dieu, nous chercherons-nous un peu moins nous-mêmes(1)!

Adieu, mon enfant. Je voudrais vous en dire plus long, mais le temps ne m’appartient pas et, si je ne m’arrête, je ne sais quand cette lettre partira.

Tout vôtre avec une bien profonde affection en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "Eulalie de Régis, écrit le P. Sage, est la plus belle fleur de ce parterre virginal (l'Association des Adoratrices). Elevée au Sacré-Coeur, elle éprouva au début quelque difficulté à s'assimiler l'esprit de l'Assomption; très dévouée, très autoritaire de tempérament, le P. d'Alzon l'aurait volontiers appelée soeur Sainte-Absolue." A l'appui de ses dires et comme preuve de la direction vigoureuse que le P. d'Alzon imprimait à ses dirigées, le P. Sage cite alors notre lettre. (*Un maître spirituel*, p. 67).