- DR03_063
- 1224
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.63
- Orig.ms. ACR, AP 69; D'A., T.D. 40, n. 17, pp. 193-194.
- 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
1 EPREUVES DE L'EGLISE
1 FATIGUE
1 PREDICATIONS DE CAREME
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 SERVICE DE L'EGLISE
1 VOCATION RELIGIEUSE
2 ROCHER, ADRIEN-MAURICE DE
2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
3 BEDARIEUX
3 HERAULT, DEPARTEMENT
3 LAMALOU-LES-BAINS - A Madame Varin d'Ainvelle
- VARIN_MADAME
- [Lavagnac, fin avril 1859].
- apr 1859
- Lavagnac
Je viens de prier pour vous devant le Saint-Sacrement, Madame, et quelque chose me pousse à vous engager à faire bientôt le sacrifice de Mlle Isaure. Plusieurs raisons m’y engagent.
Premièrement, je suis convaincu qu’elle souffre horriblement des délais apportés à la réalisation, non pas de ses désirs, mais de sa résolution, et, tandis que vous souffrez de la pensée d’avoir à vous séparer d’elle, elle souffre au moins autant d’un sacrifice qui lui sera affreux, tant qu’il ne sera pas accompli. Ceci est dans son caractère.
En second lieu, Dieu vous a fait une bien grande grâce, en vous permettant d’être l’instrument par lequel l’adoration du Saint-Sacrement s’est répandue dans plusieurs paroisses du diocèse. Je suis convaincu qu’il vous destine des grâces plus grandes encore, quand vous aurez fait complètement le sacrifice de votre fille.
Enfin, dans une question aussi surnaturelle que celle d’une vocation, on peut bien se placer à un point de vue surnaturel un peu général. Or, à un moment où l’Eglise semble sur le point d’essuyer de rudes épreuves, c’est à ceux qui l’aiment à lui prouver leur dévouement par une générosité dont les actes sont indiqués à chacun selon sa position. Quant à moi, je n’en vois pas de plus évident pour vous que celui que vous méditez depuis quelque temps déjà.
En vous disant ceci, je ne prétends pas qu’il faille rien brusquer, mais je pense que l’année ne doit pas finir sans que vous ayez fait votre offrande.
J’espère avoir l’honneur de vous voir vers les premiers jours de juin, et nous pourrons préciser plus nettement nos plans.
Je m’arrête aujourd’hui. Je me ressens encore des fatigues du carême, et ma plume refuse de marcher.
Veuillez, Madame, agréer l’hommage de mon dévouement le plus respectueux.
E.D'ALZON.