- DR03_026
- 1188
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.26
- Orig.ms. ACR, AD 1168; D'A., T.D. 22, n. 546, p. 199.
- 1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
2 ATTENOUX, CLAIRE
2 BARAGNON, NUMA
2 BONAPARTE, NAPOLEON-JOSEPH-CHARLES
2 CLOTILDE DE SAVOIE
2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
2 COMBIE, MAURICE
2 GERMER-DURAND, EUGENE
2 GERMER-DURAND, JEAN
2 NAPOLEON III
2 PICARD, FRANCOIS
2 PIE IX
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
2 VICTOR-EMMANUEL II
3 AUTEUIL
3 CLICHY-LA-GARENNE
3 PARIS - A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, le 26 janvier 1859.
- 26 jan 1859
- Nîmes
- Evêché de Nîmes
Ma chère fille,
Rien de plus simple que d’arranger la situation du P. Hip[polyte] (1). Ce n’était uniquement que pour vous que je le laissais à Auteuil. Préparez auprès des supérieurs la possibilité d’un changement de confesseur, et je vous l’enlève d’une manière flatteuse pour lui. Depuis un mois, il n’est presque pas de jour où les parents ou bien les élèves ne le réclament. Ainsi il sera facile de le faire venir et de lui présenter la chose sous un aspect agréable. Restez donc tranquille sur ce point.
Je voudrais bien que votre orpheline allât à Combié(2). Quant à Numa B[aragnon], il est encore sous le charme de Claire, laquelle s’est parfaitement conduite dans cette circonstance.
Je serai à Paris le 8 ou 9 février.
Cette lettre vous sera remise par le fils aîné de M. Durand qui s’engage(3).
Adieu, ma fille. Tout vôtre. J’ai une foule de choses, mais le moyen de les trouver avec des jaseurs(4) à côté de moi.
E.D'ALZON.2. Lire: convienne à Maurice Combié; en effet, le 24 janvier, Mère M.-Eugénie parlait d'une jeune fille orpheline qui pourrait être présentée à Maurice Combié, lequel était venu à Paris arranger leurs affaires d'héritage avec sa soeur religieuse.
3. Par cette nouvelle qui concerne Jean Germer-Durand, le P. d'Alzon pense à ce que lui écrivait Mère M.-Eugénie de Jésus le 24 janvier : "Je crains que les bruits de guerre n'arrêtent la vente des terrains de Clichy pour lesquels on avait quelqu'un en vue. Vous savez ce qu'on dit dans les salons de Paris que ce danger de guerre vient seulement de la volonté qu'a eue le prince Napoléon d'épouser une vraie princesse, à quoi le roi de Sardaigne a mis la condition d'un traité *offensif et défensif*, et que l'empereur n'a pu résister à rien de tout cela, parce que les Jérôme le tiennent sous leur empire à l'aide de papiers de famille très compromettants pour son origine napoléonienne. Prions pour la paix. Malgré toutes les intrigues des hommes, Dieu peut avoir pitié de la France et de l'Eglise, car une guerre italienne serait une source de grandes complications pour le pape."
De fait, on va vers la guerre en Italie, depuis l'entrevue de Plombières, le 21 juillet 1858. Le 26 janvier 1859, Napoléon III fera signer à Turin un traité franco-sarde contre l'Autriche, par le prince Jérôme Napoléon qui épousera quelques jours après la princesse Clotilde. Le traité prévoit donc une alliance militaire contre l'Autriche, le dessein de former en haute Italie un royaume de 11 millions d'habitants, la réunion à la France de Nice et de la Savoie, le maintien de la souveraineté du Pape. On n'y parle pas de royaume d'Italie centrale ou de confédération italienne.
L'empereur fut un moment impressionné par la réaction défavorable de l'opinion publique; il chercha à régler les choses par un congrès; mais l'Autriche entendait en finir directement avec le Piémont; ses troupes franchiront le Tessin le 27 avril et les alliances joueront. En janvier, on pouvait déjà craindre pour les Etats pontificaux, et pour le Pape même.
4. Le ms porte: *avec des jaseurs*, et non: *avec une foule de jaseurs* (T.D.).