- PC-112
- CONSTITUTIONS DE 1865
- Livre Premier -- REGLES COMMUNES
Chapitre 5ème DE L'ENTREE EN RELIGION ET DU NOVICIAT - Sage et Touveneraud, PREMIERES CONSTITUTIONS 1855-1865
- 1 ADMISSION AUX VOEUX
1 AMOUR FRATERNEL
1 ASSISTANTS GENERAUX ASSOMPTIONNISTES
1 BUT DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
1 COLERE
1 CORDIALITE
1 CRITERES D'ADMISSION AU NOVICIAT
1 DECRET "REGULARI DISCIPLINAE" AUX ASSOMPTIONNISTES
1 DEFAUTS
1 DETACHEMENT
1 DISPOSITION DES BIENS
1 DONATIONS
1 EXAMEN DES CANDIDATS
1 EXAMINATEURS DES CANDIDATS ASSOMPTIONNISTES
1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
1 FORMATION DES NOVICES
1 FRANCHISE
1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
1 FUTURS PRETRES
1 GESTION DES BIENS
1 GLOIRE DE DIEU
1 HUMILITE
1 MAITRE DES NOVICES
1 MENSONGE
1 MORTIFICATION
1 NOVICIAT
1 NUE-PROPRIETE
1 ORAISON
1 OUBLI DE SOI
1 RAPPORTS SUR LES NOVICES
1 RELIGIEUX DE CHOEUR ASSOMPTIONNISTES
1 RENDEMENT DE COMPTE
1 SAINT-SIEGE
1 SUPERIEUR
1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
1 USAGE DES BIENS DU RELIGIEUX
1 VERTUS RELIGIEUSES
1 VETURE RELIGIEUSE
1 VIE RELIGIEUSE
1 VOEUX DE RELIGION - 1865
[1] Quand un sujet se présentera pour être admis parmi nous, on lui adressera, avec plus ou moins de détails, selon qu’il nous sera plus ou moins connu, les diverses questions ci-dessus indiquées.
[2] Puis, on l’engagera à réfléchir quelque temps sur le but général de notre petite Société; s’il en accepte l’esprit et les obligations, on l’engagera à venir faire une retraite parmi nous.
[3] Pendant ce temps, on l’étudiera et on l’exhortera à s’examiner encore plus sérieusement lui-même; et si, après avoir consulté Dieu dans la prière et le recueillement, il persiste toujours dans son dessein, on le fera entrer au postulat qui devra durer le temps nécessaire pour qu’il soit suffisamment connu et qu’on puisse le présenter sans crainte à l’approbation des Examinateurs. Ainsi, il pourra juger si l’Oeuvre lui convient, pendant que l’on examinera s’il convient lui-même à l’Oeuvre. Que s’il croit devoir se retirer ou bien si l’on juge utile de le remercier, on s’appliquera à opérer cette séparation selon toutes les lois de la prudence et de la charité. Si, au contraire, il persévère dans son dessein et qu’on l’estime propre à devenir un bon religieux, on lui donnera l’habit; et son noviciat commencera.
[4] Le noviciat des religieux de choeur dure au moins deux ans, et trois ans au plus; il se fait dans une maison spéciale et sous la direction du Maître des novices.
[5] Si, pour des raisons sérieuses, le Supérieur général croyait devoir dispenser un novice de sa seconde année, il aurait soin, en lui faisant subir les examens, d’obtenir l’agrément de son Conseil et la dispense du Saint-Siège.
[6] Le noviciat des Frères convers dure trois ans; il peut se faire dans les diverses maisons de l’Ordre et sous la direction du Supérieur local; le temps de la probation écoulé, le novice est admis successivement deux fois à faire des voeux pour trois ans; après quoi, il fait des voeux perpétuels.
[7] Pour l’admission à la prise d’habit et à la profession, on se conformera aux prescriptions du décret [[Regulari disciplinæ]], sauf pour le nombre des Examinateurs fixé pour nous par un rescrit spécial.
[8] Le Supérieur général peut toujours refuser le sujet; mais il ne peut pas l’admettre malgré les Examinateurs.
[9] Pour être religieux de choeur, il faut avoir des connaissances ou des aptitudes suffisantes pour rendre à la Congrégation des services conformes à son but.
[10] Immédiatement après la prise d’habit, le rang que doit occuper le religieux dans la Congrégation est fixé de telle sorte qu’un Frère convers ne peut sous aucun prétexte, et même pendant la durée de son noviciat, devenir religieux de choeur, tandis qu’un novice de choeur pourrait, sur sa demande expresse, être conservé dans la Congrégation comme Frère convers.
[11] Les novices de choeur pourront étudier les livres ascétiques, la liturgie, le cérémonial, l’Ecriture Sainte, l’histoire ecclésiastique, la musique religieuse.mais ils ne feront pas leur cours régulier de théologie. Ils ne seront pas admis dans les ordres sacrés avant leur profession.
[12] Quelques jours avant sa profession, le novice se dépouillera de l’administration de ses biens s’il en a, tout en en conservant, s’il le veut, la nue propriété. S’il fait une donation à la Congrégation, cette donation sera nulle si la profession n’a pas lieu.
[13] En cas de maladie grave, le novice peut être admis immédiatement à prononcer ses voeux; mais s’il revient à la santé, cette profession est considérée comme nulle, et le noviciat continue.
[14] Le Maître des novices est choisi par le Supérieur général parmi les religieux prêtres ayant au moins cinq ans de profession et trente ans d’âge; si le Supérieur ne lui donne pas un [[socius]] pour l’aider dans ses fonctions, il pourra désigner parmi les novices quelqu’un pour le remplacer dans les rares occasions où il sera obligé de s’absenter.
[15] Le Maître des novices demeure constamment dans le noviciat; il est seul chargé de réformer et d’exercer les novices; ils devront lui demander toutes les permissions et lui faire une fois par semaine leur rendement de compte. Mais pour la confession il leur laissera la permission de s’adresser à qui ils voudront parmi les religieux désignés par le Supérieur général. Au Père Maître appartient de présenter les novices à la profession; c’est sur son rapport que les Examinateurs sont appelés à délibérer et à prononcer pour leur admission.
[16] Les novices sont exercés: — au détachement de leur volonté, par plusieurs pratiques d’obéissance; — à l’humilité, par diverses épreuves qu’on leur fera subir pour briser leur amour-propre; il faut qu’ils se persuadent que tant qu’ils tiendront à leur honneur personnel, ils ne tiendront qu’imparfaitement à la gloire de Dieu et au triomphe du règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ; — à la pénitence, par plusieurs sortes de mortifications, afin que l’on sache de quoi ils sont capables en fait de générosité; — à l’oraison mentale; — à la pratique exacte du règlement; — à la vie de communauté; — au support des caractères; — à une grande franchise et cordialité envers leurs Frères; — à une ouverture de coeur absolue envers leurs Supérieurs.
[17] On s’appliquera à leur donner un caractère mâle, généreux, désintéressé; on leur apprendra à se préoccuper le moins possible de tout ce qui les concerne personnellement et de tout ce en quoi l’égoïsme pourrait trouver son compte; on leur adressera de fréquentes instructions sur la vie religieuse; on leur fera rendre compte de la manière dont ils l’envisagent, des vertus qu’ils [ont] à y acquérir, des désirs qu’ils forment en eux pour la plus grande gloire de Dieu et l’extension du règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
[18] Pendant le temps du noviciat, celui qui aurait sujet de se plaindre de son Maître, pourrait toujours écrire au Supérieur général qui verrait si, pour des raisons très graves, on doit le faire passer dans une autre maison de noviciat, supposé que notre Congrégation en eût plusieurs.
[19] Pour les Frères convers, on s’en rapporte au Supérieur de la maison professe où ils ont été reçus. Il faut surtout leur demander un grand esprit de foi, de simplicité et d’obéissance. L’expérience montre qu’un défaut de formes ou d’instruction n’est point un obstacle à la sanctification de certaines personnes qui peuvent nous rendre de grands services, pourvu qu’elles agissent par amour de Dieu avec confiance et docilité; mais on sera très sévère pour tout ce qui indiquerait le mensonge, la duplicité, la difficulté à s’ouvrir, la volonté propre poussée jusqu’à l’entêtement, et l’amour des pratiques bizarres comme on en trouve souvent chez les personnes du peuple.