- ES-0193
- CIRCULAIRES
- PREMIERE CIRCULAIRE(1)
- Sage, ECRITS SPIRITUELS
- 1 ADORATION
1 APOSTOLAT DE LA VERITE
1 CAUSE DE L'EGLISE
1 CERCLES OUVRIERS
1 COMMANDEMENTS DE DIEU
1 CORPORATIONS
1 DEFENSE DE L'EGLISE
1 DEMOCRATIE CHRETIENNE
1 DIRECTION SPIRITUELLE
1 ENNEMIS DE L'EGLISE
1 ENSEIGNEMENT
1 IDEES REVOLUTIONNAIRES
1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
1 OEUVRES OUVRIERES
1 ORAISON
1 SOCIETES SECRETES
1 THEOLOGIE MYSTIQUE
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 TRIPLE AMOUR
1 TRIPLE APOSTOLAT ASSOMPTIONNISTE
1 UNITE DE L'EGLISE
1 VERTUS
1 VERTUS THEOLOGALES
1 VIE SPIRITUELLE - Nîmes, 24 mai 1874.
Mes très chers Frères,
Triple amour et triple apostolat
Ainsi que nous l’avons établi dans le Directoire, l’esprit de l’Assomption, c’est l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de la Sainte Vierge, sa Mère, et de l’Eglise, son épouse. Notre-Seigneur, Verbe éternel, Vérité infinie, doit être adoré par nous dans une foi très grande aux vérités révélées; la dévotion à la Sainte Vierge, dont les vertus doivent être pour nous le modèle de la vie intérieure et de prière, correspond à l’espérance; et, quant à la charité, nous pourrons lui donner une dilatation plus grande, dans notre zèle pour la défense et le triomphe de l’Eglise.
Or, à ces trois caractères correspond une triple action et comme un triple apostolat : l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ nous communiquera le désir de le faire connaître par l’enseignement et la prédication; la dévotion filiale à la Sainte Vierge doit nous inspirer le désir de travailler à la direction et à la sanctification des âmes appelées à une certaine perfection, travail, ce semble, beaucoup trop négligé de nos jours.
Déjà j’ai abordé avec vous quelques-unes de ces questions et les méditations que je rédige en ce moment pourront avoir, pour les plus jeunes d’entre nous du moins, une certaine utilité comme modèle des sujets dont vous devez vous nourrir et de la manière dont vous devrez plus tard en nourrir les âmes qui vous seront confiées (2).
La défense de l’Eglise
Mais ce sur quoi je veux insister aujourd’hui, c’est la nécessité, dans votre amour pour l’Eglise, de vous consacrer aux travaux les plus propres à repousser les attaques dont elle est aujourd’hui plus particulièrement l’objet. Or, l’Eglise est combattue de nos jours : 1° par l’incrédulité, sous le nom de libre pensée ou de morale indépendante;2° par les Sociétés secrètes; 3° par la Révolution, dont les erreurs se répandent de plus en plus dans les masses; d’où il suit que si nous voulons opérer un bien efficace, nous devons donner à nos travaux un triple but, qui sera comme la raison d’être de notre Congrégation.
1. — Contre l’incrédulité, nous devons répandre la foi, en établir les preuves, en communiquer l’esprit et prêcher l’amour de Jésus-Christ, Chef de l’Eglise: du Pape, Vicaire de Jésus-Christ; du corps épiscopal sous le Pape, de l’unité de l’Eglise et le retour à la pratique des commandements de Dieu, commentés par l’Evangile.
La prédication, les collèges, les cours publics, les Universités catholiques doivent nous aider puissamment à atteindre ce but.
2. — Contre les Sociétés secrètes, examinez s’il ne serait pas très important de reprendre un Tiers-Ordre d’hommes avec lesquels on pénétrerait, d’une part, dans les diverses branches de la science humaine et, de l’autre, on s’emparerait de toutes les associations ouvrières à opposer aux Sociétés secrètes, de sorte que l’on organiserait l’armée du bien en face de l’armée du mal.
3. — Enfin, tandis que les idées révolutionnaires troublent la société et la pervertissent dans ses dernières profondeurs en pénétrant chez le peuple, n’y a-t-il pas lieu, en acceptant comme un fait l’avènement d’une détestable démagogie, d’étudier si l’on ne pourrait pas rendre plus chrétienne la démocratie par l’expansion de toutes les oeuvres ouvrières que nous fonderions ou que nous encouragerions? On entend sans cesse gémir sur les progrès du mal; je me demande ce que l’on fait pour le combattre. Des efforts individuels sont tentés; faut-il les laisser s’éparpiller? Et n’est-ce pas une pensée de Dieu que de donner aux Augustins de l’Assomption ce but plus spécialisé et coordonné comme je vous l’indique?
Conséquences pratiques
I. — 1° A la tête, les études; travail préparatoire: la connaissance de la Vérité.
2° Après la Vérité connue, la piété et ses développements par l’exercice des vertus.
3° Notre caractère apostolique, manifesté par notre dévouement à l’Eglise.
A nos études personnelles correspondent:.
L’enseignement, selon les capacités de chacun; La direction et la culture des âmes, basées sur la théologie mystique, écoulement de la théologie scolastique (3);
Enfin, les oeuvres de zèle, répondant à notre amour pour l’Eglise, et impliquant l’enseignement à tous les degrés, suivant les paroles de nos Constitutions.
II. — La formation d’un Tiers-Ordre de chrétiens intelligents, de corporations ouvrières.
III. — Enfin, une évangélisation populaire sous toutes les formes.
Je me suis permis ces répétitions pour mieux faire comprendre ma pensée, et pour mieux expliquer l’importance que j’y attache. Veuillez la méditer, et si l’ordre dans lequel je vous la développe, la précision que je cherche à lui donner vous frappent, veuillez préparer des notes que vous pourriez me communiquer, mais qui formeront un des sujets de notre prochain Chapitre, ou du moins d’une prochaine réunion.
Veuillez croire, mes chers Frères, à mon plus respectueux et tendre attachement en Notre-Seigneur (4).
E. d'ALZON.(2) Le P. d'Alzon rédigeait alors <>.
(3) Le P. d'Alzon venait de donner aux Oblates et aux novices de l'Assomption un cours apprécié de théologie mystique.
(4) Cette circulaire a été schématisée dès 1874, dans la fameuse pancarte intitulée: <>.