Comme disciples du Christ, nous pouvons aujourd’hui dire, « avec toi nous irons au désert… ». Nous ne pouvons pas entrer en carême ou aller au désert sans Jésus qui, non plus n’est pas allé seul au désert. Il a été conduit par l’Esprit. Un frère disait dans ce sens que pour lui le carême, c’est la vie dans l’Esprit Saint. Tout le peuple de Dieu entre dans le carême par la grâce de l’Esprit.
En route vers Pâques, nous sommes donc en pèlerinage vers le Royaume de Dieu en passant par le désert. Notre carême peut être vu comme une occasion rêvée de simplifier notre vie en simplifiant nos repas, nos achats ; en réapprenant la relation à Dieu et à nos frères et sœurs dans la prière, le silence ; en mettant en valeur le jeûne et en pratiquant davantage l’aumône. Ce chemin est une opportunité que le pèlerin doit saisir pour monter vers Pâques dont la boussole est la Parole de Dieu.
Ainsi, l’évangile de ce premier dimanche de carême vient nous aider à comprendre dans quel sens prendre notre carême. Il nous renvoie à nous-mêmes, à nos tentations et à nos péchés. Voilà une réalité difficile de nos vies, que nous avons du mal à accepter : la tentation ! Cependant le début de l’évangile nous révèle un paradoxe : « Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable ». Pourquoi l’Esprit Saint veut-il que Jésus soit tenté ? Jésus est tenté et en cela, il est proche de nous. Nous cédons parfois à la fièvre des tentations, à l’image d’Ève qui priorise son désir personnel sur l’interdit de son créateur malgré le fait qu’elle est placée dans un jardin aux arbres et aux fruits innombrables et savoureux (cf. Genèse 3, 2-7). Finalement, le Carême est fait pour nous unir au chemin de Croix du Christ, chemin d’amour contre la tentation et l’unique chemin vers la vie, vers Pâques.
Père Fabrice Akelessim, Strasbourg-Orangerie