Spiritualité

Assomptionnistes, nous sommes des hommes de foi, de fraternité et d’action.

Une spiritualité augustinienne

Saint Augustin, ce père majeur de l’Église d’Occident, compte énormément pour nous. D’abord pour son goût de l’amitié, de la fraternité, de la capacité à fédérer autour de lui des chercheurs de Dieu décidés à se mettre résolument, ensemble, à la suite du Christ. La vie fraternelle, dans un esprit de famille, est donc essentielle pour nous.

Avant tout, vivez unanimes à la maison, ayant une seule âme et un seul cœur tournés vers Dieu. N’est-ce pas la raison même de votre rassemblement ?

Règle de Saint Augustin, n°2

Augustin nous a légué également son amour de l’Église, une Église en recherche de Vérité, de Charité et d’Unité. Cet amour se manifeste autant par le souci de l’Église universelle et de ses grandes questions que l’humble service d’une communauté chrétienne concrète, enracinée dans un lieu, dans un diocèse, dans une culture particulière. Comme Augustin, évêque d’Hippone durant 35 ans, notre fondateur, le père Emmanuel d’Alzon, restera 39 ans au service du diocèse de Nîmes comme vicaire général, se refusant à accepter les honneurs ecclésiastiques et à « monter à Paris ».

L’approfondissement de nos racines augustiniennes se manifestera notamment chez nous par la tradition des Études Augustiniennes, ce haut lieu de la recherche augustinienne avec des frères qui, de génération en génération se spécialiseront sur saint Augustin et sa pensée. 

Saint Augustin

Une spiritualité Alzonienne

Parmi le foisonnement des fondations françaises du XIXe, le Père Emmanuel d’Alzon voit large, il veut une congrégation capable de travailler à l’extension du Règne de Dieu, dans une société française postrévolutionnaire de plus en plus sécularisée. Il rêve aussi d’une Église une et résolument universelle : de l’Australie terre de mission- à l’Angleterre anglicane, en passant par la Bulgarie orthodoxe où le dialogue vigoureux avec les Huguenots des Cévennes. Rien ne lui déplaît plus que l’esprit étroit, mesquin ou partisan. Il veut des hommes hardis, généreux, désintéressés pour œuvrer avec passion à l’extension du Règne de Dieu en eux et autour d’eux.

L’esprit du Fondateur nous pousse à faire nôtres les grandes causes de Dieu et de l’homme, à nous porter là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu. 

Règle de vie n°4
Notre Dame de l’Assomption

Pour voir large, il ne s’agit pas de développer des dévotions particulières mais de se centrer sur le Christ et ce qu’il a le plus aimé : la Saint Vierge sa Mère, et l’Église son épouse. Cela s’appelle, chez nous, le triple amour. Mais ne nous y trompons pas nous ne sommes pas une congrégation mariale – notre nom à cet égard peut tromper –, certes, Marie tient bien sa place, toute sa place… mais rien que sa place, car le Christ est au Centre et les autres aspects de notre foi s’articulent autour de lui. Dans notre jargon nous parlons d’une spiritualité christocentrée.

Le père d’Alzon fut un homme d’action. Notre spiritualité est celle des hommes d’actions et s’exprime à travers nos engagements apostoliques et un travail zélé. Nous voulons être des hommes de foi, de communion et solidaire des pauvres. Cette dimension sociale de nos engagements ne s’est pas démentie au cours des décennies. Nous recherchons sans cesse de nouvelles réponses aux défis qui se présentent autour de nous. D’une éducation pour tous dans les milieux défavorisés à un accueil des migrants, en passant par le monde hospitalier et carcéral, sans oublier l’accueil des orphelins ou les actions de développement.

Père Emmanuel d’Alzon (1810 – 1880)

Une spiritualité Conciliaire

Acteur du dialogue interreligieux

Ce christocentrisme nous a permis de faire nôtre le nouvel esprit insufflé par le Concile Vatican II dans le rapport aux chrétiens d’autres confessions et aux croyants d’autres religions. En effet en se centrant sur le Christ, ce ne sont plus nos dévotions particulières qui sont mises en avant ou les particularismes de chaque Église mais la foi au Christ qui rassemblent tous les chrétiens. L’unité, sous la forme d’un « retour » au catholicisme, voulu par le père d’Alzon et marqué par son époque, nous a prédisposés à entrer facilement dans le mouvement de l’œcuménisme, une unité laissant place à la diversité des Églises et, par ailleurs, à être acteur du dialogue interreligieux développé plus récemment. D’où notre tradition, depuis le XIXe, d’une présence dans des pays majoritairement orthodoxes ou musulmans et d’un engagement intellectuel en ce domaine à travers les Études Byzantines.

Acteur de ce monde

Un second aspect du concile demeure une boussole pour nous, un rapport positif et constructif au monde. Nous ne sommes plus dans le schéma d’une Église assiégée par la modernité et sur la défensive. Mais dans celui d’une Église apportant sa pierre pour rechercher, avec toutes les personnes de bonne volonté, un monde plus juste, plus humain, plus fraternel qui n’oublie pas la dimension spirituelle de l’être humain. Notre engagement dans le monde de la Presse, par exemple, avec Bayard, illustre bien ce positionnement.

Avec les laïcs

Un troisième aspect conciliaire et assomptionniste serait à souligner, celui d’une église moins cléricale et laissant toute sa place aux laïcs. En fait, avant même de fonder la branche religieuse, le père d’Alzon, travaillant de concert avec nos sœurs aînées – les religieuses de l’Assomption – avaient mis en place sa première pierre de fondation, celle d’une association de frères, de prêtres et de laïcs. On parlait de « Tiers ordre » au XIXe et cela deviendra l’Alliance laïcs-religieux afin de porter ensemble le charisme, cette façon particulière de faire Église, que le Seigneur nous a confié.

Pour aller plus loin, consultez le livret de la Collection Vienne Ton Règne :